évrier 2009 à Washington, DC (Photo : Chris Kleponis) |
[13/12/2010 18:30:26] WASHINGTON (AFP) Malgré la bronca de l’aile gauche des démocrates du Congrès, le Sénat américain devrait approuver lundi le compromis fiscal scellé la semaine dernière entre le président Obama et ses adversaires républicains pour prolonger les allégements fiscaux de l’ère Bush.
L’accord conclu par Barack Obama consiste à prolonger de deux ans, pour tous les Américains, les allégements fiscaux adoptés en 2001 et 2003 qui arrivent à expiration au 31 décembre. En échange, le président a obtenu la prolongation des allocations chômage qui sont arrivées à expiration.
Mais la pilule ne passe pas chez les démocrates de gauche, en particulier à la Chambre des représentants, où ces derniers ont voté la semaine dernière contre le texte.
Initialement, le plan démocrate était de prolonger les allégements pour les seules classes moyennes, soit les ménages gagnant moins de 250.000 dollars par an, et non pour ceux qui gagnent davantage.
Au Sénat, Bernie Sanders a pris le flambeau de la révolte vendredi en parlant pendant huit heures et demie pour dénoncer la mesure. “Nous ne devons pas augmenter la dette nationale en donnant des cadeaux fiscaux aux millionnaires et aux milliardaires”, a tonné le sénateur indépendant.
Selon les démocrates, le prolongement des allégements fiscaux pour les plus riches coûterait 700 milliards de dollars sur 10 ans, alors que le déficit américain est déjà à un niveau abyssal.
Mais le Sénat, qui votera lundi vers 15H00 (20H00 GMT), semblait en mesure d’approuver le compromis avec l’aide des voix de la minorité républicaine.
ésident américain Barack Obama lors d’un discours, le 13 décembre 2010 à Washington (Photo : Jewel Samad) |
“Une bonne partie du groupe démocrate, de la gauche à la droite, est prête à accepter cela”, a estimé dimanche le numéro deux de la majorité démocrate, Richard Durbin.
Dimanche, un responsable démocrate de la Chambre, Chris Van Hollen a laissé entendre que son assemblée chercherait à retirer du compromis les mesures les plus choquantes aux yeux de l’aile gauche. M. Van Hollen a ainsi dénoncé la réduction prévue de l’impôt sur les successions, y voyant “un cadeau fiscal de 25 milliards qui profite à 6.600 familles”.
Une modification du texte par la Chambre, qui risque de froisser les républicains, renverrait le compromis au Sénat alors que les parlementaires manquent déjà de temps pour terminer leurs travaux avant les congés de Noël.
Parmi les autres priorités mises en avant par M. Obama, le Sénat doit se prononcer sur le traité de désarmement nucléaire START avec la Russie.
En janvier, la nouvelle majorité républicaine issue des élections du 2 novembre s’installera à la Chambre. Au Sénat, les démocrates garderont la main, mais avec une majorité réduite à 53 sénateurs sur 100 au lieu de 58.
Le président Obama, accusé de faiblesse pour avoir cédé face aux républicains, a multiplié ces derniers jours les opérations de communication pour “vendre” le compromis aux démocrates et à l’opinion publique.
L’ancien président Bill Clinton est venu à sa rescousse vendredi à la Maison Blanche, en défendant l’idée que “cet accord, dans son ensemble, est le meilleur auquel nous puissions parvenir avec les deux partis”.
Le chef de la majorité démocrate Steny Hoyer a indiqué lundi qu’il espérait que la Chambre termine le vendredi 17 décembre ses travaux sur la question fiscale “afin d’être à la maison pour Noël”.