USA : statu quo en vue pour la politique monétaire américaine

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à Washington (Photo : Mark Wilson)

[14/12/2010 07:02:34] WASHINGTON (AFP) La banque centrale des Etats-Unis (Fed) devrait décider mardi de maintenir le cap de sa politique monétaire: taux directeur quasi nul comme depuis deux ans et création de monnaie en masse pour soutenir l’activité.

Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) doit se réunir mardi pour une réunion destinée à faire le point, six semaines après avoir choisi d’injecter des liquidités supplémentaires dans le circuit bancaire afin de hâter la reprise, en particulier celle de l’emploi.

Les indicateurs publiés depuis la dernière réunion du Comité ont témoigné dans l’ensemble d’une légère accélération de la croissance, dont a pris note la Réserve fédérale dans son rapport de conjoncture (Livre beige) publié le 1er décembre.

Le marché du logement reste cependant toujours aussi déprimé et, selon les derniers chiffres officiels, les créations d’emploi ont nettement ralenti en novembre, tandis que le chômage remontait à 9,8%, près de son plus haut niveau en plus d’une génération.

En ce qui concerne le niveau des prix, plusieurs dirigeants de la Réserve fédérale ont estimé que la menace d’une déflation – scénario catastrophe que les injections de liquidités ont aussi pour mission d’empêcher – était moins présente.

Dans leur grande majorité, les membres du FOMC qui se sont exprimés publiquement depuis la dernière réunion ont dit leur intention de maintenir le cap de la politique monétaire actuelle.

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âtiment de la banque centrale américaine, le 30 juillet 2009 à Washington (Photo : Karen Bleier)

En conséquence, la Fed devrait répéter mardi son intention de maintenir encore longtemps son taux directeur extrêmement bas, et confirmer son programme de rachats supplémentaires de bons du Trésor, jusqu’à concurrence de 600 milliards de dollars d’ici à fin juin, annoncé début novembre.

Signe avant-coureur d’un statu quo, la Fed a confirmé vendredi qu’elle comptait poursuivre ces achats de bons du Trésor dans les trente jours à venir au rythme annoncé en novembre.

Le but de ces opérations, qui créent de la monnaie, est de faire baisser les taux des emprunts d’Etat à long terme, en pesant sur la demande, dans l’attente que cette baisse se répercute aux taux d’intérêts à long terme, qui leur sont corrélés.

La Fed espère que cet abaissement supplémentaire du coût du crédit (déjà très bas) incitera entreprises et ménages à emprunter dans le but d’investir et de consommer, alors que le demande intérieure et la croissance économique restent insuffisantes pour faire baisser le chômage.

Pour les analystes de la banque espagnole BBVA, “il n’est pas encore possible d’évaluer l’effet macroéconomique” de ces nouvelles interventions sur le marché de la dette américaine.

Jugeant acquis le statu quo monétaire, les analystes du cabinet IHS Global Insight estiment néanmoins que les dirigeants du FOMC pourraient exprimer un peu plus nettement qu’en novembre leur disposition à se montrer “flexibles” sur ce programme.

Lors d’un entretien diffusé le 5 décembre, le président de la Fed, Ben Bernanke, a indiqué que la Fed pourrait acheter encore plus de titres du Trésor, si besoin était, pour faire baisser le chômage.

La Réserve fédérale pourrait cependant tout aussi bien ralentir ses rachats si l’économie venait à s’améliorer un peu plus vite que prévu, comme certains analystes veulent le croire.