é à travers la vitre teintée d’un véhicule de police à Londres le 14 décembre 2010 (Photo : Carl Court) |
[14/12/2010 10:48:34] LONDRES (AFP) Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, emprisonné à Londres, tente mardi d’obtenir sa remise en liberté conditionnelle dans le cadre d’une procédure d’extradition vers la Suède tandis que ses avocats et partisans se mobilisent contre une “machination politique”.
“Mes convictions ne faiblissent pas. Je reste fidèle aux idéaux que j’ai exprimés”: a déclaré Julian Assange, dans un communiqué dicté à sa mère, Christine, et diffusé à la télévision australienne Channel 7.
“Les circonstances actuelles ne les entament pas. Au contraire, elles ont accru ma détermination”, a-t-il ajouté, dénonçant Visa et MasterCard et la société de paiements par internet PayPal pour avoir bloqué les virements vers son site.
Quelques heures après la diffusion de ce communiqué, Julian Assange arrivait au tribunal de Westminster, dans le centre de Londres, vers 09H00 GMT, pour une comparution à partir de 14H00 GMT. Il était assis à l’arrière d’un fourgon cellulaire. Le fondateur de WikiLeaks est incarcéré depuis une semaine dans la capitale britannique, à la suite de son interpellation en vertu d’un mandat d’arrêt européen.
Lors d’une première comparution devant ce même tribunal, le mardi 7 décembre, M. Assange avait été placé sous écrou extraditionnel dans l’attente d’un jugement sur une demande de la justice suédoise, qui le recherche pour de présumées agressions sexuelles.
Page de garde du site Wikileaks. (Photo : Fabrice Coffrini) |
La cour avait alors rejeté sa libération, estimant que le prévenu avait “les moyens et la capacité de s’enfuir”.
L’argument a été réfuté mardi matin par un des avocats, Mark Stephens. “C’est peut-être la personne le plus facilement identifiable au monde en ce moment et il lui serait difficile d’aller où que ce soit sans être reconnu”, a-t-il estimé mercredi matin sur la chaîne SkyNews.
L’avocat dit être en mesure de fournir à la police une “adresse où Julian peut vivre avec des personnes que la police connaît et approuve” et propose que son client porte un bracelet électronique. “J’espère que, dans ces circonstances, le juge aura confiance”, a ajouté Me Stephens.
La justice britannique refuse généralement les demandes de remise en liberté dans le cadre de procédures d’extradition. Mais c’est avec une équipe d’avocats renforcée que M. Assange renouvelle sa requête: il a réussi à rallier un ténor du barreau, Geoffrey Robertson, qui a notamment défendu l’écrivain Salman Rushdie.
La défense entend notamment dénoncer la “machination politique” qui se cache, selon elle, derrière la procédure lancée en Suède et qui viserait en fait à faire museler WikiLeaks.
Une manifestation de partisans, annoncée devant le tribunal londonien au moment de l’audience, se chargera de relayer le même message.
Le site a multiplié les révélations embarassantes, en particulier pour les Etats-Unis. Les dernières concernent 250.000 câbles diplomatiques, dont la diffusion continue.
Lors d’une interview à la chaîne Al Jazeera lundi, Me Stephens a affirmé que les autorités suédoises avaient été informées qu’un “grand jury a été formé en secret” près de Washington afin de mettre au point les accusations contre Julian Assange. Selon Me Stephens, “la Suède s’inclinera devant les Etats-Unis” qui devraient demander son extradition.
Julian Assange est accusé en Suède d’avoir agressé sexuellement deux femmes en août dernier. Les charges sont jugées très faibles par la défense.
Selon Me Stephens, cette procédure “n’est rien d’autre qu’un moyen de maintenir en détention” le fondateur du site, au bénéfice de Washington, qui souhaite poursuivre M. Assange en utilisant notamment la loi contre l’espionnage.