Le nombre des Smartphones en Tunisie ne cesse de croître montrant une nouvelle tendance du marché du mobile dans notre pays. Nos opérateurs télécoms y sont pour une grande partie. Chacun d’eux essaye en effet de promouvoir ‘son’ téléphone intelligent: le Blackberry chez Tunisie Telecom, le Galaxy S sous Android chez Tunisiana et l’iPhone chez Orange.
Toute la puissance d’un Smartphone réside dans les applications qui y sont installées. Ces applis doivent en effet répondre au besoin du client. Sur ce volet, le Tunisien a-t-il des besoins spécifiques auxquels doivent répondre les demandes les développeurs de ces applications?
M. Foued Marzouki, consultant et expert international en Entreprise Systems Management, nous donne son avis sur cette question.
Le besoin de développement d’applications existe. Tout le monde en parle. D’un côté, les opérateurs expriment ce besoin pour catalyser le marché du data. Encore faut-il rappeler que jusqu’à présent, nos opérateurs ne sont pas vendeurs d’applications. Leur métier consiste actuellement à vendre du trafic Internet seulement, sans le contenu. Ce qui explique la concurrence entre les opérateurs pour soutenir les projets porteurs.
Ce qui intéresse surtout les opérateurs, c’est que ce contenu soit opérationnel en Tunisie pour une clientèle locale. Après tout, un opérateur national ne s’adresse pas aux étrangers pour vendre leurs services. La question est: quel contenu développer? Cela reste flou. Et c’est là l’erreur. Le développeur ne pourra pas créer le besoin mais il saura y répondre.
Dernièrement, une table ronde organisée autour de ce thème a évoqué des types de contenu qui pourraient avoir du succès.
Quand on parle du contenu éducatif, j’en suis totalement pour, mais pas spécialement dans le monde des Smartphones. Tout dépend de la tranche d’âge à laquelle on s’adresse.
Qui confierait à un enfant de 6 à 10 ans ou même plus son Smartphone pour faire une dictée en ligne et voir la correction? Serions-nous amenés à programmer une main qui sort du Smartphone pour tirer les oreilles du petit quand il y a trop de fautes? Et pourquoi pas à ce moment là une décharge électrique à chaque faute? Par contre, à l’échelle études universitaires et de façon à rapprocher les enseignants des étudiants, le Smartphone peut être de grande aide.
Quand on parle de Gaming, je dirais que c’est un créneau très porteur si on sait protéger les développements et la façon de générer des revenus.
Le créneau tourisme est également très porteur parce qu’il peut générer d’importants profits en devises étrangères à faire découvrir la beauté du pays. Pourquoi pas un guide du routard à la tunisienne sur Smartphone. J’y vois une excellente idée.
Pour ma part, j’incite vraiment à considérer le développement d’applications utiles comme par exemple dans le domaine médical en vue d’optimiser la communication entre professionnels de la santé et les patients. Le domaine juridique pourrait également être une cible. Sans parler du domaine financier.
Mais une question s’impose: que représente le marché tunisien en termes de besoin de contenu? Si on se focalise uniquement sur le besoin local, les investisseurs ne pourront garantir de l’emploi à moyen et long terme. Il y aura forcément saturation de ce marché.
De ce fait, il faut d’emblée considérer le développement d’applications génériques que des compagnies tunisiennes pourraient exporter, mais également des applications portables abstraction faire du type de Smartphone.
Un double avantage à cette vision, à notre sens: rentrée de devises pour la Tunisie et diffusion de l’expertise tunisienne afin d’attirer les investisseurs étrangers et dynamiser le marché de l’emploi en Tunisie. Et si on ne comprend pas ce que veut dire rentrée de devises, alors le dinar restera toujours un billet local.
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