C’est le temps de la transition. De la résilience. De la créativité. Des défis. Des réajustements. Des rebonds. Des acteurs économiques talentueux. Dans un ordre marchand international proliférant. Déferlant. Peccamineux et fulgurant… déclare le Premier ministre, Mohammed Ghannouchi, dans son discours d’ouverture des Journées de l’entreprise 2010, organisées sous le thème de «l’Entreprise face à ses défis», du 10 au 11 décembre 2010, à Port El Kantaoui, à Sousse.
«Depuis 1995, date de l’Accord d’association avec l’Union européenne, l’Etat tunisien, soucieux de s’arrimer à l’économie-monde et de maintenir les équilibres macroéconomique du pays, s’est engagé dans un processus de réformes visant le démantèlement progressif des tarifs douaniers, la libération de l’emploi et des forces du marché, le renforcement de la concurrence, l’ancrage de l’immatériel dans les rapports de production et l’harmonisation des procédures avec les pays du nord», affirme le Premier ministre, qui met en relief l’importance de la mise à niveau dont ont bénéficié 5.000 entreprises tunisiennes pour s’adapter au climat international des affaires, la création de 900.000 emplois depuis 1995, l’augmentation sensible, en 15 ans, du nombre des diplômés de l’enseignement supérieur (80.000 en 2010 contre 13.500 en 1995) et la diminution de la dette extérieure du pays à hauteur de 37% du PIB en 2010, soit 17% de baisse.
Dans son intervention, le Premier ministre a aussi évoqué le déficit d’encadrement du tissu industriel national, à hauteur de 10% dans le secteur privé et de 34% au niveau public, la consolidation des stratégies de marketing des hommes d’affaires afin de se renforcer sur les réseaux de distribution internationaux et l’inéluctable internationalisation des entreprises tunisiennes dont 56 seulement sur 6.000 sont cotées à la Bourse, ce qui est considéré, de nos jours, insiste M. Ghannouchi, comme une faiblesse structurelle de taille dans une économie mondiale de plus en plus globalisée où le marché alternatif et le capital nomade tiennent désormais le haut du pavé.
Avant de conclure, l’hôte de marque des Journées de l’entreprise 2010, tout en insistant sur les préalables liés à la bonne gouvernance, à la redevabilité, à la transparence et à la création des holdings, a mis en exergue la volonté des pouvoirs publics de promouvoir les infrastructures du pays, gage de compétitivité à l’échelle régionale, le défi de l’innovation technologique, condition sine qua non de la pérennité de l’entreprise, le soutien à l’économie immatérielle grâce à la mise en place, récemment, d’un capital-risque à hauteur de 50 millions de dinars et l’amélioration des modes de financement des projets innovants en Tunisie dont l’appui sur les TIC garantit une valeur ajoutée estimée à 40% au niveau du rendement et de l’efficacité.
In fine, Mohammed Ghannouchi a réitéré l’espoir de voir toutes les forces vives du pays se mobiliser pour l’émergence de l’entreprise 2020, porteuse de progrès et de croissance, caractérisée par son goût pour le neuf et la découverte, sa capacité à se mouvoir dans les eaux de la mondialisation et sa dimension citoyenne, expression d’un consensus social autour des principes liés au postulat de la concurrence entre les acteurs de la vie économique, au credo de l’initiative privée, à la mobilité et aux forces du marché.