ée nationale (Photo : Lionel Bonaventure) |
[16/12/2010 18:16:50] PARIS (AFP) Les professionnels de la photographie vont retrouver leur monopole en matière de photo d’identité, source majeure de revenus, après le vote d’un amendement qui supprimera progressivement l’agrément accordé depuis un an aux mairies pour faire ces clichés.
“C’est une vraie victoire pour la profession qui était mise en péril: c’est comme si on interdisait aux boulangeries la vente de baguettes”, a résumé Marc Héraud, responsable de l’association pour la promotion de l’image (API), qui regroupe les métiers de la photographie.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’Assemblée a adopté un amendement déposé par Valérie Boyer (UMP) dans le cadre du projet de loi sur la sécurité intérieure Loppsi 2.
Cet texte “exclut toute nouvelle installation d’appareil photo (dans les) mairies et va permettre à terme, selon un décret (à venir), de retirer tous les appareils encore installés (dans les) mairies”, selon le communiqué de l’API.
En 2009, 2.074 communes avaient été équipées de stations biométriques prenant les photos et empreintes digitales numérisées insérées dans la puce des nouveaux passeports.
Un millier de mairies avaient refusé une telle pratique, mais un autre millier de municipalités sont à ce jour équipées de stations qui fonctionnent et proposent des photos d’identité pour la somme de trois euros.
“L’amendement stipule que les professionnels de la photo, qu’ils soient photographes ou exploitants de cabines, seront les seuls à pouvoir réaliser les photos d’identité pour les titres sécurisés, passeports et futures cartes d’identité”, se félicite M. Héraud.
“Le millier de mairies encore équipées de stations vont pouvoir utiliser la fonction photo uniquement pour les passeports, et pour un temps qui sera défini par décret (qui reste à négocier). Au terme de cette période”, ils ne pourront plus faire usage de la fonction appareil photo de l’appareil, précise-t-il à l’AFP.
Les stations installées dans les mairies ne seront pas pour autant retirées: si la fonction photo est désactivée, elles continueront de fonctionner pour tout ce qui est prise d’empreintes, scan de documents, etc.
“Un agent de mairie n’est pas un photographe, et le système installé ne permettait pas de prendre en photo tout le monde, notamment les tout jeunes enfants, qui ne devaient pas bouger et se tenir bien droit, etc. Seul un photographe peut passer une demi-heure à cela”, souligne Marc Héraud.
Selon les représentants de la profession, l’agrément accordé aux mairies mettait en péril quelque 9.000 emplois.
“En un an, 300 magasins photo ont fermé. La photo d’identité représente pour eux entre 10 et 30% du chiffre d’affaires, tandis que pour les fabricants de cabines – dont Photomaton a le leadership – cela équivaut à 75% du chiffre d’affaires”, selon l’API.
On recense quelque 3.000 magasins photo en France, et environ 10.000 cabines.
“En plus, les photos d’identité, ce n’est pas une +activité régalienne+: le ministère de l’Intérieur a reconnu devant le Conseil d’état il y a quelque semaines que la photo n’était pas un véritable élément de sécurité du passeport, et que seules les empreintes le sont à ce jour”, a conclu Marc Héraud.