WikiLeaks : libéré, Assange entend dénoncer une campagne de “diffamation”

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à sa sortie de la Haute cour de justice de Londres, le 16 décembre 2010 (Photo : Leon Neal)

[17/12/2010 11:12:19] BUNGAY (Royaume-Uni) (AFP) Julian Assange a entamé vendredi dans un manoir anglais un régime de liberté conditionnelle en promettant de se battre contre “la campagne de diffamation” derrière la procédure d’extradition en Suède à son encontre, qui pourrait prendre plusieurs mois.

“Une campagne de diffamation très réussie et complètement injustifiée”: c’est sur un ton combatif que Julian Assange a une nouvelle fois dénoncé jeudi soir, à son arrivée dans une propriété où il est assigné à résidence, les tentatives de Stockholm de le poursuivre pour “agressions sexuelles”.

“Mon sentiment est qu’il y a un nombre d’intérêts différents, personnels, nationaux et internationaux, qui se nourrissent tous de cette procédure, qui l’encouragent”, a-t-il ajouté, suggérant qu’un nouveau développement pourrait survenir dès le 17 décembre.

“Mes avocats m’ont informé qu’il allait y avoir une nouvelle tentative de diffamation reliée à cette enquête à un moment ou un autre” vendredi, a-t-il ajouté devant un cossu manoir du Suffolk, à 200 km au nord-est de Londres, mis à sa disposition par un de ses partisans. C’est dans cette somptueuse propriété de dix chambres que Julian Assange est assigné à résidence.

Vendredi matin, la demeure isolée dans la campagne enneigée était assaillie par des dizaines de cameramen, photographes et journalistes, amassés dans l’espoir d’une déclaration de Julian Assange.

“Nous avons eu vent d’une rumeur rapportée par mon avocat aux Etats-Unis, une rumeur qui n’a pas été confirmée mais selon laquelle j’ai été inculpé aux Etats-Unis”, avait-il déclaré un moment plus tôt en quittant la Haute Cour de Londres qui venait de le libérer.

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à la presse le 16 décembre 2010 à son arrivée à Ellingham Hall, dans le Suffolk, où il sera en résidence surveillée (Photo : Carl Court)

Des voix se sont élevées à Washington en faveur de poursuites pour “espionnage” du fondateur de WikiLeaks, qui continue à révéler des centaines de milliers de câbles diplomatiques très embarrassants pour les Etats-Unis. Une porte-parole de la justice américaine a simplement confirmé l’existence d’une “enquête en cours sur WikiLeaks”.

En Australie, la police et la justice ont en revanche indiqué vendredi qu’elles ne poursuivraient pas Julian Assange, en dépit des déclarations du Premier ministre, Julia Gillard, qui avait récemment qualifié de “complètement irresponsables” et potentiellement illégales les activités de WikiLeaks.

Arrêté le 7 décembre à Londres en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par la Suède, Julian Assange a été remis en liberté conditionnelle jeudi par la Haute Cour de Londres, dans l’attente d’une procédure d’extradition vers la Suède. Cette procédure pourrait prendre plusieurs mois, en raison des nombreux appels possibles. La date du procès sur ce dossier sera fixée le 11 janvier.

Julian Assange a déjà averti que sa liberté retrouvée, même conditionnelle, allait lui permettre d’accélérer les fuites qui continuent à être diffusées sur son site. “Maintenant que je suis de retour pour diriger notre navire, notre travail va se poursuivre de manière plus rapide”, a-t-il dit jeudi soir.