écembre 2010 à Madrid (Photo : Pedro Armestre) |
[17/12/2010 11:52:09] MADRID (AFP) La dette des administrations publiques espagnoles a atteint au troisième trimestre 611,19 milliards d’euros, soit 57,7% du PIB, la proportion la plus forte depuis 2000, selon les chiffres publiés vendredi par la Banque d’Espagne.
Ce chiffre représente une hausse de 16,3% sur un an et de 1,9% par rapport au trimestre précedent. La dette publique espagnole est en hausse continue (en proportion du PIB) depuis le 1er trimestre 2008, après plus d’une décennie de baisse, quand la croissance du pays était portée par sa bulle immobilière.
L’administration centrale concentre la majorité de la dette, avec 467,4 milliards d’euros ou 44,1% du PIB, en hausse de 15% par rapport au troisième trimestre 2009.
Les 17 régions autonomes cumulent quant à elles une dette de 107,6 milliards d’euros, soit 10,2% du PIB, en progression de 27,4% sur un an.
Le gouvernement espagnol avait indiqué récemment qu’il prévoyait pour la fin de l’année une dette à 62,8% du PIB, soit encore 20 points en-dessous de la moyenne européenne, contre 53,2% en 2009 (et 74,7% en moyenne en UE).
Mais la situation financière de l’Espagne continue d’inquiéter les marchés. L’agence Moody’s, qui a annoncé mercredi qu’elle envisageait d’abaisser la note “Aa1” de l’Espagne, s’était à cette occasion inquiétée que le gouvernement central, malgré les mesures d’austérité qu’il a mises en place, n’ait qu’un contrôle “limité” sur les finances régionales, dans un pays très décentralisé.
Même si “la solvabilité de l’Espagne” n’est pas “menacée”, ce qui écarte la nécessité d’un plan de sauvetage, “les besoins importants de financement du gouvernement espagnol, non seulement de l’Etat mais aussi des régions et des banques, rendent le pays susceptible de connaître de nouveaux épisodes de tension pour se financer sur les marchés”, expliquait l’analyste Kathrin Muehlbronner.
Moody’s disait aussi craindre “une hausse du ratio de dette publique si le coût de la recapitalisation des banques devait être plus élevé que prévu”.