L’Irlande ne sortira pas de l’euro

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étrangères, Micheal Martin, le 5 mars 2010 à Cordoue (Photo : Cristina Quicler)

[19/12/2010 14:18:45] MADRID (AFP) Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Micheal Martin, a assuré que son pays n’a pas prévu de sortir de l’euro et estimé que le plan de sauvetage de l’Union européenne et du Fonds monétaire international n’était pas négociable.

“Non, c’est quelque chose (sortir de l’euro, Ndlr) dont nous n’avons pas du tout discuté”, a assuré M. Martin dans un entretien accordé à plusieurs journaux et publié dimanche par le quotidien espagnol El Pais.

“Comment peut-on sortir de l’euro? Nous sommes une petite économie exportatrice, le marché unique est d’une importance énorme pour l’Irlande”, qui a soutenu les interventions de la Banque Centrale Européenne (BCE) visant à défendre l’euro, a-t-il relevé.

M. Martin a en outre qualifié de “spéculations infondées” l’hypothèse d’une division en deux parties de la zone euro, évoquée par certains acteurs économiques, séparant pays forts et pays faibles.

“La plus grande erreur que nous ayons commise sur le plan des finances publiques, c’est d’avoir trop dépensé et trop réduit les recettes fiscales”, ce qui a amené l’Irlande à faire appel à l’UE et au FMI, a-t-il reconnu.

Quel que soit le vainqueur des élections législatives anticipées prévues en Irlande au début de l’an prochain, le plan de sauvetage continuera à être appliqué, a-t-il estimé.

“Des aspects liés aux conditions du plan peuvent être renégociés, mais pas le plan en tant que tel”, a fait valoir M. Martin. “Les gens peuvent faire des promesses avant les élections, mais une fois au gouvernement, il n’y a pas de marge de manoeuvre”.

Le Parlement irlandais avait approuvé mercredi le plan d’aide de l’UE et du FMI de 85 milliards d’euros conclu en novembre, vivement contesté par l’opposition mais présenté par le gouvernement comme la seule issue à la crise financière qui secoue l’île.

Ce plan d’aide, auquel l’Irlande contribuera elle-même à hauteur de 17,5 milliards d’euros, doit permettre à l’ex-tigre celtique de renflouer son secteur bancaire criblé de dettes et de financer son déficit budgétaire, qui a explosé cette année à un niveau astronomique de 32% du PIB.

“Le plus important pour le pays, c’est d’avoir un gouvernement capable de mener à bien les mesures d’austérité de 15 milliards d’euros et d’administrer la dure potion économique dont nous avons besoin”, a souligné le ministre.