Crise en zone euro : les “économistes atterrés” souhaitent réduire l’étreinte des marchés

photo_1292855990499-1-1.jpg
ège de la Banque centrale européenne à Frankfort, en Allemagne, en juin 2005 (Photo : John Macdougall)

[20/12/2010 14:40:55] PARIS (AFP) Les “économistes atterrés”, à l’origine d’un manifeste signé par 2.780 personnes, ont estimé lundi que pour prévenir une crise de la zone euro, il fallait organiser une véritable solidarité entre les Etats membres et “desserrer l’étau des marchés financiers”.

Dans un communiqué, ces économistes qui veulent débattre des choix de politique économique pris après la crise et remettre en cause “le pouvoir de la finance”, proposent deux stratégies, qui permettraient d’éviter selon eux, un éclatement de la zone euro.

La première consisterait à “garantir la dette publique” des pays de la zone euro et à ramener les taux d’intérêt des pays du sud au niveau des pays du nord, vers 3%.

Elle s’articulerait autour de plusieurs mesures, par exemple laisser les Etats se financer directement auprès de la Banque centrale européenne (BCE) à bas taux d’intérêt pour “desserrer le carcan des marchés financiers”, ou faire en sorte que les pays de la zone se portent “garants de la dette de chacun des Etats”.

Il s’agirait encore d'”abaisser les taux d?intérêt exorbitants des titres émis par les pays en difficulté depuis la crise”, “faire assumer les pertes des banques en faillite par leurs créanciers” ou “mettre en place en Europe un prélèvement exceptionnel sur les grosses fortunes”.

Seconde stratégie envisagée: “réduire immédiatement les dettes publiques”, en faisant “payer ceux qui ont bénéficié des bulles financières et immobilières”.

Quatre chercheurs sont à l’origine du “manifeste des économistes atterrés”: Philippe Askenazy (CNRS), Thomas Coutrot (co-président d?Attac), André Orléan (Ehess) et Henri Sterdyniak (OFCE).

Depuis sa publication mi-septembre, il a recueilli 2.780 signatures d’économistes, universitaires, ou citoyens, le plus souvent étiquetés à gauche.