Reprenant des informations publiées par le quotidien suisse Le Dimanche matin, paraissant à Lausanne, le site d’informations maghrebemergent.info indique que “des cargaisons de 350.000 tonnes de blé destinées à la Tunisie et à l’Egypte ont disparu sans laisser la moindre trace“. Le journal suisse va jusqu’à dire “ces deux pays risquent de ne pas les obtenir“, car le trader russe RIAS Trading, basé en Suisse, ne serait pas en mesure de les livrer dans les délais initialement fixés.
Mais cette disparition –ou non disponibilité- soulève quelques interrogations. D’abord, selon notre source qui cite elle-même Le Dimanche matin, “un responsable de RIAS Trading… a reconnu que cette quantité de blé n’était tout simplement pas disponible. Pourtant, … pas plus tard que le 11 novembre dernier, une société de surveillance a bien validé l’existence et la qualité des cargaisons pour rassurer les banques qui ont financé leur acquisition par le trader, en attendant qu’il soit payé par les commanditaires“.
Ensuite, on peut se demander “comment une aussi grosse quantité de céréales a-t-elle pu s’évanouir dans la nature alors que son existence et sa qualité sont censées avoir été établies par une firme spécialisée“. Et Le Dimanche matin indique qu’il ne faut négliger aucune piste, cela peut être une fraude de la part du trader, ou un manquement de la société de surveillance à sa tâche ou une saisie inattendue du blé par le gouvernement russe“. Mais parmi ces pistes, le journal privilégie plutôt celle des Russes. Parce que, rappelle-t-il, “en août 2010, Moscou a décrété un embargo total sur les exportations de céréales russes, qui court jusqu’au 31 décembre prochain“ ; un embargo qui visait à «contenir la hausse des prix du blé sur le marché intérieur, engendrée par l’effondrement des récoltes en raison de la canicule estivale». Et selon une source proche de ce dossier, cette cargaison aurait tout simplement été interdite de sortie par le gouvernement russe“.
Quelle conséquence?
Selon notre source, cette affaire cause des préjudices aussi bien aux banques suisses qui ont financé l’achat de ces cargaisons par RIAS Trading qu’aux pays commanditaires, à savoir la Tunisie et l’Egypte, qui pourraient se trouver ainsi dans une situation délicate…
La même source rappelle que «la Tunisie doit importer au total 2 millions de tonnes de céréales pour compenser le déficit qui a affecté la récolte de l’été 2010», laquelle récolte a enregistré un recul de 56% par rapport à celle de 2009…