La Chine “très inquiète” de la crise de la dette européenne

photo_1292939135165-1-1.jpg
à Pékin le 21 décembre 2010 (Photo : Peter Parks)

[21/12/2010 13:47:41] PEKIN (AFP) Le ministre chinois du Commerce Chen Deming s’est dit “très inquiet” mardi de la capacité des Européens à venir à bout de la crise des dettes souveraines, en marge de discussions économiques entre la Chine et l’Union européenne.

“Nous nous inquiétons beaucoup de savoir si la crise européenne de la dette peut être contrôlée”, a déclaré M. Chen à des journalistes en marge des discussions économiques régulières entre la Chine et l’UE portant notamment sur l’ouverture des marchés et la propriété intellectuelle.

“Nous voulons voir si l’UE est capable de maîtriser les risques concernant les dettes souveraines et si le consensus peut être traduit en véritable action pour permettre à l’Europe de sortir rapidement et en bonne forme de la crise”, a ajouté le ministre chinois.

Le vice-Premier ministre Wang Qishan avait déclaré plus tôt que la Chine était prête à soutenir les mesures de l’UE et du FMI pour assurer la stabilité financière de l’Europe.

“Nous saluons le soutien exprimé par les autorités chinoises pour la stabilité de la zone euro”, a déclaré durant un point de presse le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn.

Durant une visite au Portugal le mois dernier, le président chinois Hu Jintao avait assuré Lisbonne de la volonté d’aide chinoise, mais Pékin n’a pas encore fait de promesses fermes d’achat d’obligations d’Etat portugaises.

La Chine s’était également engagée à apporter son soutien à la Grèce.

Pékin dispose des premières réserves de change du monde, qui s’élèvaient à 2.648 milliards de dollars fin septembre, et détient plus de 900 milliards de dollars de bons du Trésor américains.

photo_1292939236011-1-1.jpg
éen à la Concurrence Joaquin Almunia à Pekin le 21 décembre 2010 (Photo : Peter Parks)

Les entretiens, qui se déroulent dans le cadre d’un dialogue sino-européen sur les questions économiques et commerciales, sont conduits côté européen par M. Rehn ainsi que ses collègues à la Concurrence Joaquin Almunia et au Commerce Karel de Gucht.

M. Almunia a indiqué que les 27 pays de l’Union demandaient un accès équitable au marché chinois pour leurs entreprises, ainsi qu’aux matières premières.

La Chine envisage de restreindre ses exportations de terres rares, indispensables à la production d’un grand nombre de produits technologiques, et dont elle assure 97% de la production mondiale.

“J’ai souligné que c’était un sujet d’inquiétude de premier ordre pour les sociétés européennes et qu’une rupture d’approvisionnement ne profiterait à personne”, a déclaré M. De Gucht lors d’un point de presse, ajoutant avoir obtenu des assurances sur la continuité des exportations chinoises de terres rares.

La protection de la propriété intellectuelle était également à l’agenda des discussions.

“Je pense que nous avons fait de réels progrès”, s’est réjoui M. De Gucht, expliquant que Pékin n’allait plus exercer de discrimination contre les sociétés étrangères n’ayant pas déposé leurs brevets en Chine pour l’accès à son immense marché d’appels d’offres public.

La Chine est en négociations à l’OMC pour rejoindre un pacte sur les appels d’offre publics signé par notamment par les 27 pays de l’UE, les Etats-Unis et le Japon.

L’UE est la première destination des exportations chinoises, tandis que la Chine est le deuxième partenaire commercial de l’Union derrière les Etats-Unis.

Les Européens se plaignent, comme les Américains, du faible niveau du yuan, qui confère un avantage aux exportateurs chinois.