à Bruxelles le 17 décembre 2010 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen) |
[21/12/2010 13:51:21] LONDRES (AFP) Le déficit public du Royaume-Uni s’est creusé plus que prévu en novembre, une mauvaise nouvelle pour le gouvernement qui a fait du redressement des comptes de l’Etat une priorité absolue et se voit au contraire obligé d’emprunter à un niveau record.
Selon l’Office des statistiques nationales (ONS), le déficit du pays s’est établi à 16,8 milliards de livres (19,8 milliards d’euros) sur un mois, soit 2 milliards de plus qu’en novembre 2009 alors que la plupart des économistes tablaient sur un chiffre stable.
Dans le même temps, la dette publique totale s’est logiquement creusée, atteignant 65,2% du Produit intérieur brut (PIB), contre 59,5% un an plus tôt.
Les emprunts nets du secteur public (PNSB), mesure préférée du gouvernement pour évaluer ses performances budgétaires, se sont envolés de plus de 10% à 23,3 milliards de livres (27,5 milliards d’euros), un chiffre record selon les médias britanniques.
En huit mois, depuis le début de l’exercice budgétaire 2010 en avril, le déficit a atteint 83,2 milliards de livres, soit exactement le même niveau que l’année précédente malgré les efforts annoncés pour combler le trou des comptes de l’Etat.
à Bruxelles le 28 novembre 2010 (Photo : Georges Gobet) |
Cette performance a aussitôt été interprétée comme un obstacle supplémentaire pour le Premier ministre conservateur David Cameron et son ministre des Finances George Osborne, qui viennent d’annoncer un plan d’austérité sans précédent pour lutter contre le déficit.
Or le dérapage des comptes en novembre s’explique en partie par une hausse des dépenses puliques, en dépit des promesses du gouvernement de les contenir.
Si la tendance se poursuit, ont prévenu les analystes, celui-ci pourrait manquer son objectif d’un emprunt public global de 149 milliards de livres pour l’exercice budgétaire 2010, entamé en avril.
Howard Archer, de IHS Global Insight, a qualifié d'”horribles” les derniers chiffres des finances publiques. “C’est une terrible information pour George Osborne juste avant Noël”, a-t-il ajouté, en estimant que “tout va dépendre de la façon dont la croissance va se maintenir”.
A cet égard, la prolongation de l’actuelle vague de froid et ses effets négatifs sur la consommation “ne peuvent que compliquer les choses” , a-t-il assuré.
Pour Jonathan Loynes, de Capital Economics, l’état des finances publiques “ne peut que renforcer la détermination du gouvernement à appliquer son programme d’austérité”. “Mais nous continuons à douter que l’économie survive aussi bien qu’il l’espère à la tempête budgétaire annoncée”.
Un porte-parole du ministère des Finances a résumé la position officielle en assurant que le montant du déficit “montre pourquoi le gouvernement devait prendre des mesures décisives pour sortir la Grande-Bretagne de la zone de danger”.
Le gouvernement a détaillé fin octobre un plan d’austérité correspondant à 81 milliards de livres de coupes budgétaires en quatre ans, afin de ramener le déficit public de 10,1% du Produit intérieur brut cette année à 1,1% en 2015.
Il s’accompagnera d’une hausse en janvier de la TVA de 17,5% à 20% qui pourrait également peser sur la ccroissance.