ée portes ouvertes, le 20 novembre 2010 (Photo : Francois Guillot) |
[21/12/2010 16:23:42] PARIS (AFP) Drouot a vu ses ventes progresser de 6,5% en 2010, à 440 millions d’euros, preuve que l’hôtel des ventes parisien est un acteur “incontournable du marché de l’art international”, a considéré mardi Georges Delettrez, président de Drouot Holding, dans un entretien à l’AFP.
En 2009, le produit des 73 sociétés de ventes volontaires (SVV) opérant à Drouot avait été de 413 millions d’euros.
Le bilan 2010 est “très positif”, a estimé Me Delettrez. “La crise économique n’est pas encore passée, donc c’est bien de parvenir à progresser”, a-t-il dit en commentant le produit des ventes 2010 (chiffres estimés).
“Cela montre que Drouot est incontournable et que c’est une grande place internationale du marché de l’art”, a déclaré le commissaire-priseur.
“Je me suis livré à un petit calcul. Si vous prenez les trois grandes maisons de ventes qui se situent hors Drouot – Christie’s France, Sotheby’s France et Artcurial – l’addition de leurs ventes de l’année se monte à environ 450 millions d’euros alors que Drouot tout seul fait 440 millions d’euros”, a-t-il souligné.
La progression des ventes est toutefois moins vive pour l’ensemble Drouot que chez ses voisins. En 2010, Christie’s France a réalisé des ventes de 176,5 millions d’euros, en hausse de 56,5% par rapport à 2009 si l’on ne prend pas compte de la vente exceptionnelle Yves Saint-Laurent/Pierre Bergé. Sotheby’s enregistre un bond de 78% de ses ventes à 175 millions d’euros. Artcurial Briest Poulain F. Tajan progresse de 28% à 102,8 millions d’euros.
és le 13 juin 2009 à Drouot (Photo : Miguel Medina) |
A l’intérieur de l’hôtel des ventes Drouot, certaines maisons d’enchères ont particulièrement réussi leur année. Piasa affiche ainsi une hausse de 37% de son chiffre d’affaires à 45 millions d’euros.
Drouot est particulièrement fier d’avoir établi “26 records mondiaux dans différentes catégories” en 2010. Neuf enchères ont dépassé le million d’euros.
Un vase chinois en porcelaine d’époque Yongzheng (1723-1735) a atteint 5,55 millions d’euros en décembre, soit l’enchère la plus haute de l’année à Drouot.
Un tableau de Giovanni Boldini (1842-1931) est parti à 2,1 millions d’euros en septembre, signant un record mondial pour ce peintre.
“Quand on dit qu’à Drouot, on ne voit que de la marchandise moyenne, ce n’est pas vrai. On est dans le haut de gamme avec des records extraordinaires”, a considéré Me Delettrez.
En décembre 2009, la réputation de cette institution vieille de plus de 150 ans a été éclaboussée par la révélation d’une vaste affaire de détournement d’oeuvres d’art. L’enquête judiciaire, qui s’est traduite par la mise en examen de commissionnaires de Drouot et d’un commissaire-priseur, est toujours en cours.
“C’était un mauvais film”, a déclaré Me Delettrez. “Nous avons pris des mesures fortes. Nous avons changé de société manutentionnaire et cela se passe bien. Nous allons bientôt agréer des sociétés de transport”, a-t-il dit.
En septembre, Drouot s’est séparé des 110 “cols rouges” de l’Union des commissionnaires de l’Hôtel des ventes Drouot (UCHV), suite à sa mise en examen comme personne morale.
Désormais, ce sont des employés de la société Chenue qui assurent la manutention. Reconnaissables à leur polo bleu pour le moment, ils devraient bientôt recevoir une nouvelle tenue. Polo rouge pour manipuler les objets et “une belle veste noire” sur chemise blanche lors des ventes de prestige, a indiqué Me Delettrez.