éou à Bruxelles le 16 décembre 2010 (Photo : Georges Gobet) |
[22/12/2010 12:11:49] ATHENES (AFP) Le Parlement grec doit voter tard mercredi soir le budget 2011, qui prévoit plus de 14 milliards d’économies afin de respecter les conditions strictes imposées par l’Union européenne (UE) et le FMI en échange de leur aide pour assainir les finances publiques du pays.
Ce vote intervient alors qu’une grève de 24 heures de tous les transports en commun à Athènes a de nouveau fortement perturbé mercredi la circulation dans la capitale provoquant d’énormes embouteillages à la veille des fêtes de Noël.
Les grandes centrales du privé (GSEE) et du public (Adedy) ont également observé mercredi après-midi un arrêt de travail de trois heures avant un rassemblement et une manifestation dans le centre-ville protestant contre “les mesures injustes et néolibérales” prévues dans le budget de 2011.
Le débat sur le budget de 2011, entamé le week-end dernier, prévoit des économies de 14 milliards d’euros après celles effectués en 2010 (de l’ordre de 9,1 milliards d’euros) et prévues dans le plan d’assainissement de l’économie du pays dicté par l’UE et le Fonds monétaire international (FMI) en échange d’un prêt de 110 milliards d’euros sur trois ans.
Pour effectuer ces économies, le gouvernement prévoit un programme de restructuration des entreprises publiques, de nouvelles coupes salariales dans ces organismes après celles effectuées dans la fonction publique en 2010, le durcissement de la législation contre la fraude fiscale ainsi que des privatisations, qui doivent apporter à l’Etat 7 milliards d’euros sur trois ans, dont au moins un milliard en 2011.
Tout en saluant les efforts déjà effectués, l’UE et le FMI ont récemment contraint le gouvernement d’accélérer les réformes structurelles, qui alimentent la grogne sociale, mais qui constituent la condition pour le déblocage, prévu en février, de la quatrième tranche du prêt, de 15 milliards d’euros.
“Les réformes ont trop tardé”, a indiqué le Premier ministre Georges Papandréou dans un entretien publiée mercredi dans l’hébdomadaire Newsweek.
“La Grèce est l’un de plus riches pays du monde mais aussi l’un des pays le plus mal géré (…) La crise a révélé toutes nos faiblesses”, a souligné M. Papandréou.
Avec une majorité de 156 députés socialistes sur les 300 du Parlement monocaméral grec, le gouvernement de M. Papandréou doit procéder sans problème à l’adoption du projet du budget 2011 dans la nuit de mercredi à jeudi.
Cependant, plusieurs députés du parti socialiste, le Pasok, au pouvoir, ont critiqué pendant le débat parlementaire les nouvelles mesures d’austérité tout en soulignant qu’ils soutiendraient les efforts du gouvernement pour la sortie du pays de la crise.
“Le soutien ne signifie pas le silence (…), le budget de 2011 a des problèmes et des faiblesses”, a lancé mercredi Vasso Papandréou, une députée et cadre du Pasok et ancienne ministre dans les précédents gouvernements socialistes entre 1996 et 2004.
Le budget prévoit une nouvelle réduction du déficit à 7,4% du Produit intérieur brut (PIB) –contre 9,4% actuellement– après la baisse de six points effectués en 2010. La dette publique doit atteindre 152,6% du PIB.
Les recettes publiques doivent dépasser six milliards d’euros, tandis que de nouvelles hausses de TVA sont prévues à de nouveaux produits et services, de 11 à 13% et de 5,5% à 6,5% selon les catégories.
L’inflation, qui s’est envolée ces derniers mois, à 5,2% en octobre, doit être ramenée à 2,2% en 2011, qui sera la deuxième année de récession pour le pays avec un contraction prévue à 3%, ce qui va entraîner une nouvelle hausse du chômage à 14,5% (contre 12,4% actuellement).