Il faut une restructuration générale du secteur cinématographique en Tunisie, il
faut trouver des solutions radicales pour sauver le secteur, estime l’acteur et
producteur tunisien Moncef Dhouib.
En Tunisie, la création artistique, en général, et cinématographique, en
particulier, est sinistrée. Moncef Dhouib en est convaincu et en a fait la
démonstration lors du déjeuner-débat organisé, le 22 décembre 2010, par
l’Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (ATUGE) autour de l’influence de
l’environnement sur la création artistique en Tunisie. A signaler au passage que
cette rencontre a été sponsorisée par l’opérateur national des
télécommunications, Tunisie Télécom, qui apporte de plus en plus son soutien au
cinéma tunisien…
«A travers les subventions accordées aux projets artistiques, l’Etat a manipulé
le secteur comme il voulait et s’est transformé entre autres en une entreprise
monopole de production», assène d’entrée de jeu cet acteur, scénariste et
producteur tunisien qu’on ne présente plus du reste.
Moncef Dhouib s’est posé la question sur les solutions que l’Etat et le secteur
privé devront mettre en place afin de sauver notre industrie cinématographique
qui voit fondre comme neige sous soleil les salles de cinéma (12 sales de cinéma
contre 80 dans les années 70) ainsi que des quelques 70.000 boutiques de
piratage qui existent en Tunisie.
Côté réglementation, Moncef Dhouib n’a pas manqué de noter, dans ce contexte,
que les lois sont là mais faute d’application nous n’avons pas pu avancer. A
titre d’exemple, après que la cours de cassation a annoncé son verdict définitif
dans l’affaire opposant Lamine Nahdi et Moncef Dhouib, ce dernier attend
toujours l’application du jugement.
Pour sa part, le musicien et ancien directeur du Centre des Musiques Arabes et
Méditerranéennes “Ennejma Ezzahra“, Mourad Sakli, a signalé qu’au niveau de la
création artistique musicale le potentiel existe désormais mais malheureusement
la plupart des artistes n’arrivent pas à trouver de moyens (financiers) pour
imposer leurs projets.
En Tunisie, toujours selon Mourad Sakli, la création artistique, en général,
souffre de l’absence du marketing artistique.
Moncef Dhouib intervient sur ce point pour préciser qu’en matière de publicité,
le secteur artistique n’est pas du tout structuré contrairement aux d’autres
secteurs, et ce tout en reconnaissant que le ministère de la Culture et de la
Sauvegarde du Patrimoine ait versé, au titre de l’année 2010, des subventions
d’un montant de 5 millions de dinars ainsi que 5 autres millions de dinars pour
la rénovation des salles de cinéma.