ès avoir obtenu la liberté conditionnelle de la Haute cour de justice de Londres, le 16 décembre 2010 (Photo : Stefan Wermuth) |
[23/12/2010 11:26:06] PARIS (AFP) WikiLeaks est “en retard”, à seulement “un cinquantième” de sa mission, assure Julian Assange, le fondateur de l’organisation, dans une interview accordée à l’hebdomadaire Paris Match paru jeudi.
“Nous sommes en retard. Nous en sommes à un cinquantième de notre mission”, déclare l’Australien, interrogé en Angleterre, où il est assigné à résidence, sous le coup d’une demande d’extradition de la Suède. Deux Suédoises l’accusent de leur avoir imposé des rapports sans préservatif.
Depuis le début de la publication des mémos diplomatiques américains fin novembre – un peu plus de 1.800 seulement ont été rendus publics sur les 251.287 qu’affirme posséder WikiLeaks -, Julian Assange et son organisation sont dans le collimateur des autorités américaines.
“Leurs réactions sont intéressantes, note à ce sujet Assange. C?est comme entrer dans une chambre noire et flasher. Et nous voyons alors que Visa, MasterCard, PayPal ou Bank of America (qui interdisent les virements en faveur de WikiLeaks, NDLR) sont des instruments de contrôle au service de la Maison-Blanche”.
“Le système américain, ajoute-t-il, se rapproche du système soviétique. En dehors de toute procédure judiciaire, de grandes compagnies font de la censure économique sur ordre de Washington”.
L’Australien assure prendre “très au sérieux” un “projet de mise en accusation pour espionnage” aux Etats-Unis.
“Je suis protégé, jusqu?à un certain point, par ma célébrité, souligne-t-il. Mais je suis devenu la cible principale, car des organisations aussi puissantes ne peuvent pas perdre la face. Pour cela, elles doivent abattre le personnage central, c?est-à-dire moi”.
Star des médias, Assange dit également que WikiLeaks est “en train de grandir” et que d’autres personnes “sont assez fortes pour continuer la mission” sans lui, notamment en France avec “des sociétés comme la Quadrature du Net”.
“Les Français nous soutiennent beaucoup”, dit-il, mais s’il n’y a pas beaucoup de fuites sur la France, c’est parce que son organisation est “entièrement mobilisée par les fuites des ambassades américaines”.
“Nous n?avons pas le choix: publier ou périr. Nous devons sortir tout ce matériel, il est presque létal”, ajoute-t-il.