écembre 2010 à Paris (Photo : Miguel Medina) |
[30/12/2010 16:00:41] PARIS (AFP) Agrémentées de photos et vidéos personnalisables, ludiques et surtout gratuites, les cartes de voeux électroniques se détournent pour la première fois du classique email pour investir par millions les réseaux sociaux et les smartphones.
“Il y a vraiment deux nouveaux phénomènes cette année, l’envoi depuis les smartphones et l’utilisation de Facebook”, résume Jean-Pierre Fanni, PDG de CyberCartes, qui se partage le marché français avec son concurrent Dromadaire.
“Pour Noël, entre 700.000 et 800.000 cartes de voeux ont déjà été échangées via smartphones, ce qui est énorme et surtout très nouveau puisque notre application n’est sortie que le 28 novembre. On n’en espérait pas autant, et on pense qu’au total 2 millions de cartes seront échangées par ce biais entre Noël et le jour de l’An”, explique-t-il à l’AFP.
Pour les envois sur les réseaux sociaux, “l’engouement est majoritairement imputable aux personnes qui mettent une carte sur leur mur Facebook ou qui en auront envoyé une sur les murs de leurs amis”, renchérit Rafik Smati, PDG de dromadaire.com.
Certes, ces envois ne représentent encore que 5% des cartes électroniques échangées: 20 millions de cartes de voeux virtuelles ont déjà été envoyées pour Noël et entre 20 et 30 millions devraient l’être pour le Nouvel An.
“Cela représente un gain de temps et aussi d’argent, car ces cartes sont gratuites”, souligne M. Smati.
Ces sites vivent quasi exclusivement de la publicité, “une carte sur 10.000 est payante”, selon M. Fanni.
Plus des deux tiers des cartes envoyées via smartphones sont destinées au réseau social Facebook, et le reste atterrit sur les courriers électroniques.
“On est très surpris de cette prédominance de Facebook, mais c’est tellement pratique et il y a un confort d’utilisation inégalable: plus besoin d’adresses à saisir manuellement, si vous avez 300 amis, vous pouvez envoyer votre carte à tout le monde en même temps, dans la seconde”, souligne M. Fanni.
La grande tendance, chez CyberCartes comme chez Dromadaire, est la carte animée personnalisable dans laquelle on peut insérer ses propres photos.
“Ces cartes vidéo sont devenues une norme, avec un format de type court métrage de 40 secondes à une minute, très prisé par les internautes. Cette nouvelle génération d’e-cartes porte une charge émotionnelle très forte, parce qu’on joue sur des productions personnalisées, avec du son et de l’image”, estime M. Smati.
Ensuite, niveau marketing, l’essentiel c’est, “au jour près, de ne pas se tromper sur ce qu’on propose aux internautes”, souligne M. Fanni.
Ainsi, à partir du 10 décembre, les cartes les plus plébiscitées – et les plus proposées par les sites – sont celles mettant en avant la décoration du sapin; à partir du 20 “c’est très clairement le père Noël, dans une ambiance flocons qui tombent, et ensuite, le 24 décembre, ce sont les cartes avec des cadeaux”, indique-t-il.
De la chorale d’enfants à une balade numérique en forêt, sans oublier une pin-up qui prend un bain de champagne, l’internaute n’a que l’embarras du choix.
La Poste s’est d’ailleurs également immiscée dans ce nouveau marché: grâce à une application – baptisée MaCartaMoi – toute personne peut depuis son smartphone créer sa propre carte postale à partir d’une photo.
L’entreprise s’occupe ensuite de l’imprimer et de la distribuer, et il est également possible d’envoyer gratuitement sa carte par courrier électronique ou de la partager sur son mur Facebook.