écembre 2010 (Photo : Adalberto Roque) |
[30/12/2010 16:16:26] LA HAVANE (AFP) Le gouvernement cubain a supprimé les subventions sur le savon, le dentifrice et les détergents, dans le cadre de la suppression du carnet d’approvisionnement, une des mesures du plan quinquennal de relance d’une économie exsangue, a-t-on appris jeudi de source officielle.
“Dans le cadre des mesures appliquées graduellement pour limiter les subventions pesant sur le budget de l’Etat, il a été décidé de supprimer la vente des produits d’hygiène et de nettoyage sur le marché régulé”, déclare le ministère du Commerce intérieur dans une résolution.
Le carnet d’approvisonnement, créé peu après la Révolution en 1963, offre aux Cubains un quota mensuel de denrées de base (riz, sucre, huile, café…) à des prix dérisoires car subventionnés. Réduit comme peau de chagrin au fil des ans, il est désormais insuffisant mais reste une aide non négligeable pour des Cubains qui touchent en moyenne 20 dollars par mois.
Le gouvernement a annoncé sa suppression progressive pour économiser environ un milliard de dollars (750 millions d’euros) par an.
La mesure annoncée jeudi, en vigueur à partir du 1er janvier, va obliger les Cubains à payer au prix du marché non subventionné les produits concernés: le savon et la lessive coûteront ainsi 24 fois plus chers (de 0,01 à 0,24 dollar), le dentifrice 13 fois plus (de 0,024 à 0,32 dollar) et le détergent liquide 7 fois plus (de 0,14 à 1 dollar).
La suppression progressive du carnet d’approvisionnement s’inscrit dans une politique de réduction des dépenses publiques, avec notamment la suppression de 500.000 postes dans le secteur public d’ici la fin du premier trimestre 2011, soit 10% de la population active.
Le président Raul Castro a prévenu récemment que l’île communiste allait “au précipice” sans la mise en oeuvre des réformes économiques.
Dépendant largement des importations et du soutien de son allié vénézuélien, lui-même en récession malgré ses hydrocarbures, l’Etat cubain est miné par une bureaucratie pléthorique, la corruption et un embargo américain en vigueur depuis près d’un demi-siècle.