Lagardère : négociation exclusive avec Hearst pour céder ses magazines à l’international

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ège social, le 11 mars 2009 à Paris. (Photo : Eric Piermont)

[31/12/2010 22:11:03] PARIS (AFP) Le groupe français Lagardère est entré en négociation exclusive avec l’éditeur américain Hearst pour la cession des quelque 200 titres de son pôle magazines à l’international, dont les éditions hors de France de son fleuron, le magazine féminin Elle.

“Le terme de cet accord d?exclusivité est fixé au 30 janvier 2011”, précise le communiqué. Les négociations portent sur une acquisition en cash. Interrogé par l’AFP, Ramzi Khiroun, porte-parole de Lagardère, n’a pas souhaité faire de commentaires supplémentaires.

La cession de ce pôle de presse et de magazines international de Lagardère avait été annoncée début décembre par le groupe. Le pôle est valorisé entre 450 et 550 millions d’euros par les analystes, un chiffre que Lagardère ne souhaite pas commenter.

Cette annonce met fin à de multiples rumeurs sur le possible acquéreur de ce pôle, Lagardère avait plusieurs fois démenti le nom régulièrement cité du groupe Hearst, éditeur notamment de “Cosmopolitan” et de “Harper’s Bazaar”.

En annonçant la cession de son pôle à l’international, la direction de Lagardère, numéro un mondial de la presse magazine, avait déclaré qu'”être leader mondial comportait trop de risques” et assurait vouloir “se recentrer sur la France” où le groupe dispose “d’une taille critique”.

Si les négociations aboutissent, Lagardère va donc céder une partie de son empire, comme les déclinaisons du magazine féminin Elle à l’étranger.

De fait, l’une des questions clé de cette cession reste le sort des éditions étrangères de l’hebdomadaire féminin Elle. Même si la direction de Lagardère assure que “quelle que soit l’issue des discussions, le groupe tient à garder le contrôle éditorial sur le magazine +Elle+”.

Le magazine, fondé en 1945 par Hélène Lazareff et Marcelle Auclair, est aujourd’hui décliné dans 43 pays, France comprise. Dernière en date, l’édition vietnamienne “Phai Dep-Elle”, la dixième en Asie, est publiée en partenariat avec le groupe suisse Ringier.

Parmi les hypothèses avancées, Lagardère pourrait envisager de généraliser un système de franchise conclue avec des éditeurs locaux qui lui permettrait de conserver le contrôle éditorial. D’autant que son titre emblématique est décliné également comme marque (boutique, sites web).

La valorisation d’une marque comme Elle est extrêmement complexe à évaluer.

Depuis l’an 2000, l’internationalisation du titre Elle s’est accélérée avec 15 nouvelles éditions. Selon la société éditrice, Elle représente 21 millions de lectrices chaque mois pour 6,4 millions d’exemplaires vendus. A travers ses différentes éditions, Elle réalise 99.000 pages rédactionnelles chaque année et commercialise 51.500 pages de publicité.

Sur internet, Elle a 28 sites dans le monde, 17 millions de visiteurs uniques et 178 millions de pages vues. En France, Elle s’est vendu en 2009 à quelque 370.650 exemplaires en moyenne, soit le meilleur score pour l?hebdomadaire depuis 30 ans.

Selon la Correspondance de la Presse, les activités de presse magazine de Lagardère à l’international (5.000 personnes) représenteraient entre 700 et 800 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel sur un chiffre d’affaires total de 1,3 milliard d’euros pour la branche magazine.

Hearst, un groupe non coté fondé par le légendaire magnat William Randolph Hearst, est l’un des plus grands groupes de médias américain, propriétaire notamment du San Francisco Chronicle, du Houston Chronicle, du Denver Post, et de nombreux autres journaux, chaînes de télévisions et sites internet comptant au total 20.000 employés.