Il y quelques jours, la commission mixte tuniso-algérienne, dans sa 18 édition,
se tenait à Alger. La délégation tunisienne était conduite –en toute logique-
par le Premier ministre avec une participation surtout de l’administration et
des operateurs publics. Peu de chefs d’entreprise du secteur privé ou de
dirigeants de start-ups avaient pris part à cette rencontre pourtant très
importante sur le plan économique.
Or, il s’agit essentiellement d’un événement économie qui s’inscrit dans la
droite ligne de la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Et sur ce
point, tout le monde admet qu’elle passera inévitablement par les entreprises et
donc l’économique, à l’instar du reste de l’Europe, par exemple, qui a commencé
par l’Union du charbon et de l’acier (signée entre une poignée de pays), pour
aboutir 50 ans plus tard à une union monétaire et économique, et se dirige
lentement –mais sûrement- vers une union politique.
Du côté du Maghreb, les prémices de cette approche commencent à se dessiner par
l’Union du gaz et du pétrole au Maghreb. En effet, il existe déjà un fort axe
gazier entre l’Algérie et la Tunisie via le Transgaz, pipeline traversant la
Tunisie vers l’Europe; sans oublier la décision de la Tunisie de
s’approvisionner en
GPL auprès de l’Algérie.
En outre, la Tunisie a décidé de confier à la Libye la construction de l’usine
de raffinage du pétrole de Skhira au sud de Sfax, et de construire un pipeline
tuniso-libyen pour acheminer le pétrole.
Mais revenons à cette notion des “commissions mixtes“. On déplore l’absence de
jeunes promoteurs/entrepreneurs et celle de dirigeants dans les nouveaux
secteurs comme les
TIC, par exemple. On préfère faire participer de grands chefs
d’entreprise, les barons de l’industrie qui, pourtant, n’ont plus ou besoin de
ce type de manifestation pour faire du lobbying ou du business.
C’est pourquoi, des voix s’élèvent ici et là pour réclamer
l’association/participation, à chaque commission mixte, des jeunes promoteurs
issus des pôles technologiques ou des
start-ups tunisiennes à ces joutes, de
varier les promoteurs, de faire participer les patrons installés dans les
régions intérieures de la Tunisie (Gafsa, Gabès, Douz ou Béja…).
La Tunisie doit repenser sa manière de faire de l’économie par la politique et
de rénover ses approches. Dans un monde qui bouge et qui se transforme, il est
vital de se remettre constamment en question et de changer de méthode et
d’approche.