énéral de Fiat et Chrysler, Sergio Marchionne, le 3 janvier 2011 à la Bourse de Milan (Photo : Giuseppe Cacace) |
[03/01/2011 12:54:32] MILAN (Italie) (AFP) Fiat a ouvert lundi un “nouveau chapitre” de son histoire avec le début en Bourse des deux entités issues de sa scission, un virage stratégique destiné à faciliter les alliances, mais le géant italien a assuré qu’une fusion avec l’américain Chrysler n’était pas à l’ordre du jour.
Alors que de nombreux observateurs estiment que cette scission pourrait aboutir à terme à une fusion avec l’américain, Sergio Marchionne, directeur général de Fiat et de Chrysler, a assuré qu’il n’avait “pas aujourd’hui le projet de fusionner” les deux groupes.
Selon lui, cela ne “changerait pas nos vies”, étant donné le degré déjà atteint en terme d'”intégration industrielle”.
Le patron a en revanche indiqué qu’il était “possible” que Fiat, qui détient 20% de Chrysler depuis sa sortie du dépôt de bilan en juin 2009 et doit encore monter progressivement à 35%, exerce l’option dont il dispose pour grimper à 51% avant que l’américain ne fasse son retour en Bourse au second semestre 2011, comme cela est prévu.
La scission de Fiat, effective depuis le 1er janvier, a abouti à la création de Fiat Industrial, nouvelle société rassemblant Iveco (camions et bus), CNH (engins agricoles et de construction) et les moteurs de véhicules industriels et de bateaux.
Selon le groupe, Fiat Industrial se classe au deuxième rang mondial pour les machines agricoles et se situe parmi les leaders mondiaux des véhicules industriels.
Fiat ne conserve ainsi que les activités automobiles: marques Fiat, Lancia, Alfa Romeo, Ferrari, Maserati, moteurs et composants ainsi que la part détenue dans Chrysler.
C’est le “début d’un nouveau chapitre de l’histoire de deux sociétés indépendantes”, un “point d’arrivée et un point de départ”, a déclaré M. Marchionne, qui est également désormais président de Fiat Industrial.
“Face aux grandes transformations en cours sur le marché, nous ne pouvions plus continuer à garder ensemble des secteurs qui n’ont aucune caractéristique économique et industrielle en commun” et qui grâce à la scission pourront être “libres de suivre leur voie, de façon autonome”, a ajouté M. Marchionne.
Le but de ce virage stratégique, annoncé en avril alors qu’il était attendu depuis des années par le marché, est en effet de permettre aux deux entités de mener leur propre stratégie et de faciliter les alliances.
Fiat, qui n’aura plus désormais à se soucier des camions, des bus et des tracteurs, pourra se concentrer sur son partenariat avec Chrysler afin de tenir son pari de faire de l’alliance entre les deux groupes l’un des plus grands constructeurs mondiaux capable de produire plus de 6 millions de véhicules en 2014 contre moins de 4 millions actuellement.
èle de Fiat 500 présenté au salon automobile de Los Angeles, le 18 novembre 2010 (Photo : Kevork Djansezian) |
Les actionnaires ont reçu une action Fiat Industrial pour une action Fiat détenue. La famille Agnelli est l’actionnaire de référence des deux groupes avec 30% du capital.
Au premier jour de cotation, il est revenu aux investisseurs de déterminer les cours d’ouverture des deux sociétés. A 9 euros par action à l’ouverture, Fiat Industrial est mieux valorisée par le marché que Fiat qui a ouvert à 6,9 euros.
Vers 11H45 GMT, Fiat était en légère hausse à 6,915 euros tandis que Fiat Industrial cédait du terrain à 8,91 euros. Le gestionnaire de la Bourse ne communique pas d’évolution en pourcentage.
Ensemble, les cours des deux nouvelles entités sont plus élevés que le dernier cours de clôture de Fiat jeudi qui était de 15,43 euros.