à Islamabad (Photo : Sabir Khan) |
[05/01/2011 10:43:42] ISLAMABAD (AFP) Plus de 2.000 d’utilisateurs du réseau social en ligne Facebook se sont félicités du meurtre mardi du gouverneur du Pendjab et du revers ainsi infligé aux libéraux qui dénoncent l’islamisation du pays.
Salman Taseer, figure du parti du peuple (PPP) au pouvoir et l’un des rares hommes politiques pakistanais à critiquer ouvertement l’islamisme, a été abattu à Islamabad par un de ses gardes, Malik Mumtaz Hussain Qadri, 26 ans.
Ce dernier, qui a criblé sa victime de 29 balles, s’est rendu en expliquant avoir tué le gouverneur parce que ce dernier était partisan d’une révision de la loi sur le blasphème.
Dès mardi soir, quelques heures après le meurtre, près de 2.000 utilisateurs de Facebook ont rejoint un groupe rendant hommage à Malik Mumtaz Hussain Qadri. Les pages concernées avaient toutefois étaient retirées du site mercredi.
Mais d’autres usagers de Facebook utilisaient leurs pages personnelles, y publiant des commentaires comme: “Nous te saluons Mumtaz Qadri”, “Grâce à Dieu il (Taseer) n’est plus vivant”. Certains décrivent le meurtrier comme un “soldat de l’islam”.
Le plus grand journal en ourdou du pays, Jang, considéré comme représentatif d’une partie de l’opposition, a déclaré en première page qu'”il ne devrait y avoir ni funérailles pour Salman Taseer, ni condamnation pour sa mort”.
“Un partisan du blasphème est également un blasphémateur”, estime le quotidien, en référence au soutien apporté par Salman Taseer à une mère de famille chrétienne condamnée à mort en novembre dernier pour avoir blasphémé.
Selon Jang, 500 responsables religieux ont rendu hommage au meurtrier.
Certains usagers de Facebook dénoncent, eux, le crime, une page intitulée “Je hais Malik Mumtaz Hussain Qadri” rassemblant par exemple 70 partisans.
Ces derniers s’inquiétent notamment de l’islamisation croissante du Pakistan. L’un d’entre eux déplore un “triste jour pour la tolérance” dans le pays et rend hommage à Salman Taseer pour son courage dans la dénonciation de la loi sur le blasphème.
“C’est triste. Je tremble à l’idée de la société vers laquelle nous allons et dans laquelle mes enfants vont vivre”, écrit un autre.