La Chine affiche son soutien à l’économie espagnole et européenne

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à Madrid (Photo : Dominique Faget)

[05/01/2011 14:39:52] MADRID (AFP) Le vice-Premier ministre chinois Li Keqiang a affiché, mercredi à Madrid, sa confiance dans l’économie espagnole, durement touchée par la crise et au centre des inquiétudes des marchés, et plus généralement dans la reprise en Europe.

Le responsable a promis d’augmenter les achats d’obligations d’Etat espagnoles par la Chine qui est le plus grand bailleur de fonds de la planète, et annoncé la signature d’accords commerciaux avec l’Espagne pour une valeur de 5,6 milliards d’euros.

Ces déclarations interviennent alors que les marchés doutent de la capacité de l’Espagne à redresser ses comptes publics et à sortir de la crise qui secoue le pays depuis la deuxième moitié de 2008.

“Nous pensons que l’Espagne, avec les efforts communs du gouvernement et des habitants, surmontera les difficultés économiques et budgétaires actuelles” a déclaré le vice-Premier ministre, d’après l’agence Chine nouvelle.

M. Li, qui se trouve en Espagne dans le cadre d’une tournée européenne qui le conduira en Allemagne et au Royaume-Uni, a assuré que son pays n’avait pas réduit son portefeuille d’obligations espagnoles, bien au contraire.

“Nous achèterons plus (d’obligations d’Etat espagnoles, ndlr) en fonction des conditions de marché” a-t-il assuré, selon Chine nouvelle.

M. Li, qui s’est entretenu mercredi avec le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a encore indiqué qu’une quinzaine de contrats et accords commerciaux publics et privés avaient été signés entre les deux pays pour une valeur de 7,5 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros).

Ce montant inclut un accord de 7,1 milliards de dollars, déjà été annoncé fin 2010, entre les groupes pétroliers Repsol et Sinopec sur leurs activités au Brésil.

Le haut responsable, pressenti pour devenir le prochain Premier ministre chinois, “a exprimé la confiance de la Chine dans l’économie espagnole, comme le démontre l’investissement de ce pays dans la dette publique espagnole”, selon le gouvernement espagnol.

M. Li a aussi souligné l’importance pour Pékin d’une “Europe unie, forte et stable”, selon ce communiqué diffusé à l’issue de la rencontre avec Zapatero.

Dans une tribune publiée mercredi par le quotidien allemand Sueddeutsche Zeitung, le responsable chinois rappelle que “le soutien de la Chine aux mesures de stabilisation financière de l’UE et son aide pour juguler la crise de la dette publique sont destinés à favoriser la reprise économique et la croissance soutenue” sur le vieux continent.

Récemment, la Chine, devenue la 2e économie mondiale et assise sur le plus gros matelas de réserves au monde, s’est dite prête à aider les économies européennes les plus exposées à une crise de la dette, après le sauvetage international de la Grèce puis de l’Irlande.

Fin décembre, se disant “très inquiète” de la capacité des Européens à venir à bout de la crise des dettes souveraines, la Chine a annoncé être prête à “investir (ses) réserves de change” dans l’Union européenne.

Elle s’est engagée à souscrire des d’obligations d’Etat de la Grèce et du Portugal, mais sans préciser la taille de ses investissements.

Après le plan de sauvetage irlandais, l’Espagne s’est retrouvée à son tour, dans l’oeil des marchés, les investisseurs doutant ces dernières semaines de la capacité du pays à sortir de la crise, avec son taux de chômage de plus de 20%, et à assainir ses comptes publics.

Signe de la défiance des investisseurs, les taux espagnols se sont fortement tendus au long des dernières semaines.