La CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie) avait lancé en 2009 un projet très ambitieux pour la mise en place d’une solution de gestion de l’assurance maladie basée sur la technologie carte à puce avec un traitement totalement automatisé, qui incluait la mise en place d’une ordonnance électronique, ainsi que la mise à jour du plafond des soins et la gestion du ticket modérateur.
Le budget initial de ce projet était de 12 millions de dinars tunisiens avec la fourniture d’une solution complète, comprenant le logiciel, la plateforme matérielle, le réseau de communication, la fourniture de 5 millions de cartes de soins électroniques et 10 lecteurs de cartes pour médecins et unités hospitalières et cliniques.
Seulement voilà, malgré la participation de 6 soumissionnaires, dont au moins 3 sont d’excellentes factures, la Commission supérieure des marchés publics –relevant du Premier ministère- a déclare infructueux l’appel d’offres, et ce sans justifier son choix, du moins pour le public et les soumissionnaires. Il faut dire que cette commission n’est tenue par aucune justification de son choix selon la réglementation des marchés publics en Tunisie.
L’année dernière, en 2010, la CNAM décide de lancer un autre appel d’offres pour l’étude de ses besoins et pour l’élaboration d’un cahier des charges dans l’espoir de mieux identifier la solution technique.
Dans une première tentative, cet appel d’offres a été jugé infructueux vu que la CNAM n’a reçu que 2 offres, ce qui a poussé la direction de l’organisme à relancer une deuxième fois l’appel d’offres, lequel ne connaîtra pas plus de succès puisqu’il n’aurait recueilli que 3 réponses.
Mais la coutume et la réglementation ont été respectées cette fois-ci, à savoir que seule l’offre la moins disante a été retenue, soit 5.000 Dt TTC pour toute l’étude. Selon nos informations, l’offre classée deuxième était de 50.000 Dt alors que la troisième était de 120.000 Dt TTC.
Toutefois, fin 2010, l’étude a abouti à la livraison des résultats d’une étude détaillée et d’un cahier des charges techniques. Mais coup de théâtre, lors de sa présentation, le Premier ministère décide d’arrêter le projet. Justification: il y a 3 projets de cartes à puce en cours, l’un présenté par le ministère de l’Intérieur pour la Carte d’identité nationale, et l’autre par l’ATTT (Agence tunisienne de transports terrestre) pour le permis de conduire.
Toujours selon nos informations, le Premier ministère serait en train de constituer une commission nationale de réflexion et de travail sur une solution globale. Certains y voient la mort ou l’abandon, encore une fois, d’un projet TIC et qui sera difficilement réalisé, du moins dans les 2 prochaines années.
On est donc tenté de conclure, en disant que, faute de vision et d’innovation, avec des lourdeurs administratives, plusieurs projets TIC et de modernisation restent lettres mortes, ce qui signifie tout simplement moins d’investissements et donc moins d’emplois créés.
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