étudaint employé par le projet Google Street View photographie le quartier de la Défense, le 7 août 2009 (Photo : Miguel Medina) |
[06/01/2011 11:32:01] PARIS (AFP) La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) examine ce jeudi après-midi un dossier contentieux sur la collecte par Google de données personnelles lors de prises de vue pour ses cartes illustrées de photos Street View, a-t-on appris de sources concordantes.
“La commission au contentieux va se pencher sur le dossier Google Street View cet après-midi”, a déclaré le président de la Cnil, Alex Türk, devant des journalistes en marge d’une conférence de presse.
Alors que la Cnil a reçu en 2010 4.800 plaintes de personnes estimant que leurs données privées n’avaient pas reçu un traitement adéquat dans les systèmes informatiques d’entreprises, administrations et collectivités locales, ou sur internet, “Google et Facebook sont un gros dossier”, a-t-il ajouté.
En mai 2010, Google avait annoncé qu’il suspendait sa collecte d’images en Europe pour son application Street View.
Le groupe internet américain avait en effet découvert que les détecteurs de routeurs wifi équipant les voitures utilisées dans l’opération avaient recueilli des données privées d’internautes, “par erreur” selon le groupe.
Ces capteurs avaient pour but de recenser les réseaux wifi non protégés par un mot de passe afin d’éventuellement les faire figurer sur les cartes de Google sous la forme d’endroits où se connecter gratuitement à la Toile.
Mais les données circulant par ces réseaux en accès libre avaient en même temps été enregistrées par Google, ce qui avait suscité un tollé dans le monde entier.
La Cnil avait ensuite ouvert une enquête sur ce travail de collecte entamé en octobre 2008, effectué par des voitures pourvues en appareils photos permettant de réaliser des clichés à 360 degrés. Sans en attendre l’issue, Google avait recommencé ses prises de vue en août 2010.
“On sera auditionné cet après-midi. Peter Fleischer, responsable de la vie privée au niveau mondial, et des personnes de l’équipe juridique seront présentes”, a indiqué une porte-parole de Google France.
“On arrive plutôt à la fin de l’instruction, à laquelle on a participé régulièrement. Ils sont venus à plusieurs reprises, on a complètement collaboré en fournissant des informations et des disques durs”, a-t-elle affirmé.
L’audition n’est pas ouverte au public, a précisé une porte-parole de la Cnil à l’AFP. A l’issue d’une enquête au contentieux, la Cnil peut prononcer un avertissement, mais aussi imposer des sanctions financières. Ces décisions ne sont pas toujours rendues publiques.
M. Türk a indiqué que la Cnil se penchait également sur Facebook, l’autre géant de l’internet régulièrement accusé d’utiliser les données personnelles de ses membres à des fins commerciales, mais il a souligné que “le dossier n’était pas encore suffisamment instruit”.
Des enquêtes sur la collecte abusive d’informations personnelles par Google dans le cadre de Street View ont été entamées dans des pays aussi divers que l’Espagne, l’Italie, le Canada ou la Corée du Sud.