Il y a plus d’une quinzaine d’années que le discours officiel touristique du pays s’emploie à ressasser que le tourisme culturel constitue un produit approprié aux fins de diversifier le produit touristique, de finir avec la monotypie du balnéaire et de lutter contre la saisonnalité. Mais c’est seulement mardi 4 janvier 2011 qu’elles ont enclenché une véritable dynamique sur la voie de la promotion de ce produit sur des bases crédibles.
Aux termes d’une convention conclue entre les ministères du Tourisme et de la Culture et du Patrimoine, les deux départements s’engagent à mettre la main dans la main pour mettre en œuvre une batterie d’actions concrètes.
Dans la pratique, il s’agit d’améliorer la qualité du produit artisanal, de valoriser les sites archéologiques et de développer une expertise nationale en matière d’animation (organisation de festivals de dimension internationale).
En amont, les deux parties ont convenu de coordonner leurs actions aux fins de former les guides touristiques (maîtrise des langues étrangères, une meilleure connaissance de l’histoire du pays…), de créer un label de tourisme culturel, de promouvoir ce produit à l’échelle internationale, de répertorier les sites archéologiques et d’établir des statistiques sur le nombre des touristes qui visitent les vestiges historiques.
Pour commencer, les deux ministères ont décidé de lancer cinq projets pilotes: trois projets de tourisme culturel (valorisation de sites) et deux festivals d’envergure internationale.
En théorie, «le tourisme culturel exploite, le plus souvent, des valeurs patrimoniales en relation avec les acquis historiques d’une zone, d’une région ou d’un pays. Il peut s’agir de valeurs immatérielles comme les arts et les activités traditionnelles (artisanales, agricoles, architecturales), ou des éléments plus physiques en rapport avec le vécu historique: il s’agira alors principalement de vestiges archéologiques ou d’éléments significatifs rassemblés dans les musées».
La Tunisie, forte de 3.000 ans d’histoire, dispose d’un patrimoine d’une richesse exceptionnelle: un ensemble de vestiges romains le plus vaste du monde, y compris l’Italie.
Les sites les plus connus, c’est-à-dire ceux-là mêmes qui sont classés patrimoine de l’humanité par l’Unesco, ont pour noms: l’Aqueduc de Zaghouan-Carthage, le Colisée d’El Jem qui pouvait recevoir 30.000 spectateurs, Dougga -la ville royale numide romanisée mais qui a gardé sa structure urbanistique ancienne-, Bulla Reggia, Thuburba Majus, Chemtou, Oudhna, les médinas (Tunis, Sousse…).
Au rayon des festivals, la Tunisie est un pays qui chante et danse, durant toute l’année. Parmi les prestigieux festivals, il a lieu de citer: le Festival international de Carthage, le Festival international de Hammamet, les Journées cinématographiques de Carthage, les Journées théâtrales de Carthage, le Festival de la médina de Tunis, les Journées musicales de Carthage, le Festival du jazz de Tabarka…
En Tunisie, les festivals font partie intégrale de la vie tunisienne et ils sont des fenêtres ouvertes sur les arts, les traditions et les coutumes de chaque région du pays.
Néanmoins, malgré cette bonne volonté concrétisée par cette convention-cadre, une zone d’ombre demeure. L’absence de signalisation des sites sur les routes. Les touristes férus d’histoire et d’exotisme patrimonial ont, souvent, besoin tout juste de pancartes de signalisation. C’est pourquoi, le ministère de l’Equipement et de l’Aménagement du territoire aurait dû être associé à la signature de cette convention.