Prix alimentaires : augmentation “très inquiétante”, estime la FAO

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és sur un camion dans un entrepôt de la banlieue de Dakar, le 25 avril 2008 (Photo : Georges Gobet)

[07/01/2011 12:06:31] ROME (AFP) L’augmentation des prix alimentaires observée depuis août est “très inquiétante”, a jugé vendredi un économiste de la FAO, l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, interrogé par l’AFP.

La hausse des prix alimentaires “est très inquiétante car elle touche des millions de gens, surtout quand elle concerne des produits de base comme les céréales”, a déclaré a l’AFP Abdolreza Abbassian, économiste de la FAO chargé du suivi du secteur céréales.

Cette hausse, qui a débuté en août, a atteint en décembre un record depuis 1990, selon l’indice de la FAO instauré cette même année, dépassant même le précédent record de juin 2008.

M. Abbassian relève cependant des différences au sein même du secteur des céréales : le maïs et le blé ont connu une “augmentation assez forte” mais le riz, base de l’alimentation en Asie, est à “la moitié du prix de 2007/2008”.

Pour lui, “la situation des céréales n’est pas aussi critique qu’en 2007/2008” mais “des conséquences plus graves” ne sont pas à exclure dans les prochains mois, en fonction du climat.

En 2008, les cours des céréales avaient atteint des records historiques, provoquant une crise alimentaire et des émeutes dans de nombreux pays africains, mais aussi en Haïti et aux Philippines.

La FAO, lors d’une réunion intergouvernementale sur les céréales en septembre, a indiqué que “la situation est assez fragile” mais a demandé aux pays “de ne pas paniquer”. “Des pays ont peut-être tiré des leçons de 2007/2008 et acheté par avance, se constituant ainsi de meilleures réserves”, a par ailleurs indiqué M. Abassian.

“Le climat favorable a aussi permis de très bonnes récoltes en Afrique, sauf dans le nord du continent, ce qui a limité les achats de ces pays sur le marché”, a-t-il également relevé.

Pour lui, “le problème principal est le manque d’investissement sur le long terme dans l’agriculture des pays en voie de développement” qui ont connu “pendant longtemps des produits alimentaires très très bon marché”. “Avec ce deuxième épisode de hausse forte et rapide des prix, ces pays vont peut-être prendre les choses en main”, espère-t-il.