écembre 2010 à Tunis. (Photo : Fethi Belaid) |
[07/01/2011 20:04:06] WASHINGTON (AFP) Les Etats-Unis sont “préoccupés” par les troubles sociaux en Tunisie et ont convoqué l’ambassadeur de ce pays, Mohamed Salah Tekaya, pour demander le respect des libertés individuelles, notamment en matière d’accès à l’internet, a déclaré vendredi un haut responsable américain.
“Nous avons fait venir l’ambassadeur de Tunisie hier et avons exprimé notre préoccupation à l’égard de ce qui se passe avec les manifestations et avons encouragé le gouvernement tunisien à faire en sorte que les libertés civiles soient garanties, notamment la liberté de rassemblement”, a déclaré ce responsable sous couvert d’anonymat.
“Nous avons aussi soulevé la question de ce qui ressemble à une ingérence du gouvernement tunisien dans l’internet, particulièrement dans les comptes Facebook”, a-t-il ajouté devant la presse.
Facebook, le réseau social au demi-milliard de membres, a lui-même alerté l’administration américaine, a rapporté un autre responsable américain.
“C’est une affaire de piratage informatique de comptes privés, de vol de mots de passe et de blocage efficace de l’accès aux comptes”, a détaillé cette source.
Entre manifestations de rue, grève des avocats, tentatives de suicide et arrestations d’internautes, l’agitation sociale partie de Sidi Bouzid (centre-ouest) il y a trois semaines s’est poursuivie ces derniers jours en Tunisie.
Deux blogueurs très actifs contre la censure, Slim Amamou et El Aziz Amami, ont été arrêtés jeudi, selon le journaliste d’opposition Sofiene Chourabi, au lendemain de cyber-attaques de groupes d’internautes solidaires du mouvement de protestation sociale. Celle d’un troisième n’a pu être confirmée.
Ces attaques répondaient à un mot d’ordre lancé par les “Anonymes” (Anonymous) qui se présentent comme un groupe d’internautes attachés à la liberté d’expression.
Le responsable américain s’est montré beaucoup plus prudent à l’égard du voisin algérien, en proie aussi à une vague d’agitation sociale depuis le début de la semaine à la suite d’une hausse des prix alimentaires et de ce qu’il a qualifié de “pénurie aiguë de logements, qui n’a pas été bien gérée par le gouvernement”.
“Il est trop tôt pour comprendre exactement ce qui se passe” en Algérie, a remarqué le haut responsable américain. “Nous essayons aussi de déterminer quelles sont les choses les plus efficaces et les plus urgentes à dire et à faire”.