L’AMF justifie son feu vert à la parade d’Hermès contre LVMH

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ès à Paris (Photo : Miguel Medina)

[07/01/2011 20:57:34] PARIS (AFP) L’Autorité des marchés financiers (AMF) a justifié vendredi son feu vert accordé la veille à la parade de la famille Hermès aux appétits du leader mondial du luxe LVMH, en reconnaissant que les héritiers de la griffe constituaient bien “un groupe familial”.

Le gendarme de la Bourse a autorisé jeudi la famille Hermès à créer un holding regroupant plus de 50% du capital du groupe, sans lancer une offre publique d’achat (OPA) sur le solde des parts qu’elle ne possède pas.

En théorie, la législation française oblige tout actionnaire ou groupe d’actionnaires qui franchit le seuil de 33% du capital d’une entreprise à faire une OPA sur le solde.

Dans un communiqué vendredi soir, l’AMF a estimé que les héritiers Hermès “agissent ensemble comme un groupe familial” et que leur projet de holding “peut s?analyser comme une opération de reclassement (…) sans incidence sur le contrôle de la société Hermès”.

LVMH et d’autres actionnaires minoritaires estimaient eux que la société Hermes ne faisait “pas l?objet d?un contrôle capitalistique et l?existence d?un groupe familial ne saurait être reconnu du seul fait de l?appartenance à une même famille”.

La décision de la famille Hermès de créer un holding avait été prise en décembre dernier pour se prémunir d’une prise de contrôle rampante de la maison de luxe par LVMH, le numéro un mondial du secteur, propriété du milliardaire Bernard Arnault.

Entré de manière fracassante fin octobre à hauteur de 17,1% au capital d’Hermès, LVMH en détenait le 21 décembre 20,21%.

En dehors de la famille, le groupe de Bernard Arnault est le principal actionnaire individuel du sellier. Les héritiers possèdent de leur côté 73,4% mais aucun d’eux n’en a individuellement plus de 5%.

Hermès n’a pas encore le champ libre pour constituer son holding car un ou plusieurs recours devant la Cour d’appel de Paris pourraient être déposés rapidement.

A commencer par celui de l’Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam) qui a estimé jeudi qu’on ne pouvait “pas laisser cela sans aller devant la Cour”.

En revanche, le cabinet de conseil aux petits actionnaires Deminor, qui s’est placé aux côtés de Hermès dans cette affaire, s’est félicité de la décision de l’AMF, estimant qu’elle avait “su rester indépendante”.

L’association des petits porteurs actifs (Appac), sur la même longueur d’ondes, a souligné pour sa part que “les actionnaires individuels veulent rester dans le capital d’Hermes et refusent toute expropriation”.

Depuis sa création en 2003, seules trois dérogations accordées par l’institution ont fait l’objet d’un recours judiciaire. Une seule a été annulée.