édia Panasonic, à Las Vegas le 7 janvier 2011 (Photo : Robyn Beck) |
[08/01/2011 13:05:45] LAS VEGAS (Etats-Unis) (AFP) Donner à chacun la possibilité de se constituer une médiathèque personnelle virtuelle, pour pouvoir regarder des films sur tout support et à tout moment, c’est la promesse de la norme UltraViolet, encouragée par des géants de Hollywood, de la technologie et de la distribution.
Les studios Fox, Sony, Warner Brothers et NBC Universal, qui font partie avec notamment Microsoft de l’Ecosystème de programmes de divertissement numériques (DECE), travaillent à la plateforme UltraViolet dans l’espoir de stimuler la demande pour les films.
Cette initiative, annoncée l’été dernier et qui devrait être concrétisée dans les moins qui viennent, répond à une déception: la faiblesse des recettes drainées par la diffusion de programmes numériques, qui a conduit à une érosion des ventes de DVD sans compenser cette perte de revenus.
Avec le système UltraViolet, les amateurs de films pourront se constituer des comptes numériques sur l’internet, où seront stockés les films qu’ils achètent sur support DVD ou en ligne.
“Chaque fois que vous achetez un film, il est stocké” sur ce compte virtuel, a expliqué le président du numérique chez Warner Brothers, Thomas Gewecke, durant un débat organisé dans le cadre du grand salon de l’électronique grand public (CES) qui se termine dimanche à Las Vegas (Californie, ouest). “Il n’y a plus à s’inquiéter que le disque dur soit saturé ou tombe en panne, ou que l’appareil ne soit pas compatible”.
Avec ces comptes virtuels, on pourra regarder des films sur un téléviseur, une tablette multimédia, voire un téléphone ou tout autre appareil référencé dans le compte virtuel. Chacun pourra changer les appareils attachés à ce compte, au fur et à mesure que l’équipement se renouvellera.
“Maintenant, il est temps que les contenus, les distributeurs et les fournisseurs de service commencent à déployer les moyens de mettre en oeuvre ce système de compte”, a déclaré le directeur du DECE Mark Teitell. “La partie développement du produit est pratiquement finie”.
Des consoles de jeu, ordinateurs, téléviseurs, lecteurs de DVD devraient adopter au format UltraViolet.
“Ce sera un format de fichier commun, ce qui veut dire que les consommateurs pourront regarder des contenus UltraViolet sur des appareils de plusieurs marques, ou prendre une carte mémoire et la faire passer d’un appareil à l’autre”, a expliqué M. Teitell.
Un des avantages du système, c’est que les films stockés virtuellement sur des serveurs à distance, sur le principe de l’informatique dématérialisée (cloud computing), sont à l’épreuve du temps: ils pourront être regardés sur les appareils qui n’ont pas encore été conçus.
“La propriété doit avoir des privilèges”, a justifié Peter Levinsohn, un des responsables de Fox Film Entertainment.
Le succès du système UltraViolet n’est cependant pas assuré, car des acteurs majeurs du secteur, comme Disney et Apple, qui a révolutionné la diffusion en numérique en adoptant une architecture de gestion des droits numériques (DRM), qui restreint la possibilité d’écouter ou regarder des programmes sur divers appareils.
“Il n’y a pas d’obstace à ce que qu’Apple propose UltraViolet sur ses appareils”, a cependant souligné un responsable de NBC Universal, JB Perrette. “Disney pareil. On est tous contre un (…), je crois qu’ils vont nous rejoindre à terme”.
Du côté des consommateurs, le développement des réseaux téléphoniques ultrarapides 4G pourrait faciliter l’adoption du système, tout comme la mise en place d’un système ultra simple.
Les équipements en revanche pourraient attendre un peu avant d’être compatibles: “avec un peu de chance ce sera dans le prochain cycle” de téléviseurs et lecteurs DVD, a déclaré un responsable de Samsung, Tae-Jin Kang, estimant toutefois que le standard pourrait être intégré plus rapidement dans des appareils portables.