Berlin et Paris veulent forcer le Portugal à demander l’aide de l’UE

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érieur de la Banque centrale européenne à Francfort, en Allemagne. (Photo : Daniel Roland)

[08/01/2011 14:05:02] BERLIN (AFP) Les gouvernements allemand et français veulent contraindre le Portugal à demander à son tour une aide financière dans le cadre du plan de sauvetage européen, affirme l’hebdomadaire Der Spiegel à paraître lundi.

Sans citer de source précise, Der Spiegel affirme que “des experts gouvernementaux” des deux pays s’attendent à ce que le Portugal ne puisse bientôt plus se financer sur les marchés.

“Le signal d’alarme a été tiré, selon eux, lorsque le Portugal a dû proposer la semaine dernière 3,69% d’intérêts pour une émission obligataire à six mois. A titre de comparaison, le même jour, l’Allemagne a placé un emprunt à 2,87% sur dix ans sur le marché”, écrit l’hebdomadaire.

Le Portugal doit rapidement se placer sous l’assistance européenne pour éviter une contagion à l’Espagne voisine ou à la Belgique. Les membres de la zone euro devraient s’engager dans le même temps à fournir tous les moyens nécessaires pour défendre la monnaie unique, quitte à dépasser les 750 milliards d’euros déjà mis à disposition, assure encore le magazine

Selon Der Spiegel, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, et son homologue française Christine Lagarde, se sont rencontrés vendredi soir à Strasbourg pour discuter de l’euro.

Les deux ministres s’attendent à ce que Lisbonne soit difficile à convaincre, car le Portugal dispose d’hommes à des postes-clés en la personne du vice-président de la Banque centrale européenne Victor Constancio et du président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

Après la Grèce et l’Irlande, le Portugal est considéré comme le prochain pays susceptible de recourir à l’aide extérieure, en dépit de dénégations répétées et de la mise en place d’un sévère programme d’austérité pour ramener le déficit public de 7,3% en 2010 à 4,6% l’an prochain.

Lisbonne craint surtout les contreparties que le FMI pourrait exiger en échange d’un plan d’aide.

“Il n’y a aucune raison pour que le FMI entre au Portugal, parce que le Portugal n’en a pas besoin. Nous savons exactement quoi faire et nous n’avons pas besoin que quelqu’un vienne nous dire ce que nous devons faire”, avait affirmé en décembre le Premier ministre José Socrates.