Usine Renault de Sandouville, le 19 novembre 2010. (Photo : Kenzo Tribouillard) |
[08/01/2011 16:24:12] PARIS (AFP) Les salariés du Technocentre de Renault, qui a mis à pied trois cadres soupçonnés d’avoir divulgué des informations stratégiques, sont “sous le choc” de cette annonce, a indiqué samedi un responsable de SUD qui déplore un certain mutisme du constructeur en interne sur ce dossier.
“Les salariés en sont réduits à lire la presse, ils se renseignent, et à chaque étage, à chaque niveau hiérarchique, chacun y va de son couplet” même si, ajoute Alain Guéguen, responsable SUD, “tout le monde marche sur des oeufs”.
Le syndicaliste regrette qu’il n’y ait pas eu plus d’informations en interne: “Renault semble vouloir d’abord gérer la médiatisation de l’affaire”, selon lui.
Mais, poursuit-il, les salariés “ont été surpris, choqués que leur propre hiérarchie ait pu vendre des informations, alors qu’ils se défoncent dans leur travail”.
Dans un entretien au journal Le Monde daté de dimanche, Patrick Pélata, le directeur général délégué du constructeur, explique que “pour les gens qui les ont côtoyés pendant des années, qui ont tissé des liens humains, parfois affectifs, c’est un processus qui s’apparente à un travail de deuil”.
“D’où la tentation, pour chacun, de trouver une explication, qui protège le lien émotionnel et humain qu’ils ont tissé jusqu’à ce qu’ils s’aperçoivent que ça ne tient pas”, poursuit le dirigeant.
Patrick Pélata ajoute que “depuis lundi, Odile Desforges, directrice générale adjointe de l’ingéniérie, passe plusieurs heures par jour avec les cadres de l’entreprise pour que les gens comprennent ce qui s’est effectivement passé et ce que nous avons fait”.
Après la mise à pied des salariés lundi, la direction avait envoyé un courriel au personnel dans lequel elle l’invitait à la réserve en faisant valoir que les “rumeurs sont de nature à porter atteinte à l’image et à l’efficacité” de l’entreprise.
Les trois cadres mis en cause doivent maintenant être convoqués à un entretien préalable à leur licenciement, tandis que Renault doit très prochainement déposer une plainte.