La Tunisie a connu ce week-end end un durcissement des affrontements qui secouent le pays depuis plus de 3 semaines. Des violents heurts avec la police ont fait des morts et des blessés.
Les mouvements de protestation ne semblent pas s’essouffler. Ainsi, samedi dernier (08 janvier 2011), l’Union régionale de l’UGTT à Tunis a organisé un grand rassemblement sur la place Mohamed Ali où les syndicalistes ont proclamés leur soutien entier au mouvement qui ont commencé à Sid Bouzid il y a plus de 3 semaines.
Dans la soirée et pendant toute la journée de dimanche (09 janvier) des heurts ont opposé des manifestants et les forces de l’ordre qui ont dû utiliser des armes à feu contre les manifestants. Le ministère de l’Intérieur, dans un communiqué officiel, fait état de 2 morts et 3 blessés à Thala et Kasserine et 4 morts et 2 blessés à Regueb dans le gouvernorat de Gafsa ainsi que plusieurs blessés parmi les forces de la police. Des sources non gouvernementales ont parlé de 25 morts suite à ces affrontements qui durcissent le ton des manifestations depuis le déclenchement des protestations à Sidi Bouzid.
Cependant, il faut remarquer que le gouvernement tunisien change la donne avec un nouveau discours s’adressant aux médias. Ainsi, le ministère de l’Intérieur a été prompt à réagir et il a sortit 3 communiqués dans la journée de dimanche. D’autre part, on a remarqué que les médias officiels et même les radios privés ont consacré des flashes aux événements toute la journée de dimanche et avec des approches qui diffèrent un peu de la langue de bois habituelle dans ce genre de circonstances.
Il faut signaler à ce propos que le président Ben Ali a nommé Samir Laabidi, nouveau ministre de la Communication, comme porte parole officiel du gouvernement. Celui-ci a d’ailleurs inauguré ces fonctions en intervenant dans le journal du soir de la chaîne qatarie Al Jazeera, en déplorant les morts, en indiquant –comme un certain De Gaulle- que le message de la jeunesse est parvenu et qu’il va y avoir des changements dans les plus brefs délais…
Les spécialistes ont toutefois remarqué que cette sortie du ministre s’est faite sur Al Jazeera, pourtant décriée par les pouvoirs publics, et que les médias nationaux n’ont pas été pris en compte ou tout simplement ignorés… et ce même si nous apprenons que le chef de l’Etat s’adressera à nouveau aux Tunisiens ce lundi, probablement le soir à la télé… Alors, comment voulez-vous que nos confrères étrangers ne se moquent pas de nous journalistes tunisiens et de notre manque de professionnel? A-t-on peur de nous? Comme nous l’avons déjà souligné dans les colonnes de Webmanagercenter, le seul parti auquel nous adhérons, nous journalistes, c’est la Tunisie. Rien d’autre.