Le coût des intempéries chiffré, Air France pourrait se retourner contre ADP

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à Roissy le 22 décembre 2010 (Photo : Pierre Verdy)

[10/01/2011 13:21:47] PARIS (AFP) Estimant que les intempéries du mois de décembre lui ont coûté 70 millions d’euros, le groupe franco-néerlandais Air France-KLM envisage de demander des indemnités au gestionnaire des aéroports parisiens ADP si sa responsabilité dans la désorganisation du trafic aérien était avérée.

“Il faut d’abord avoir les résultats du rapport qui va établir +des responsabilités+ objectives. Si c’était le cas, les négociations avec ADP pourront avoir lieu, pour voir dans quelles conditions ils peuvent nous aider à effacer une partie des coûts supplémentaires dont ils auraient été responsables”, a déclaré lundi à l’AFP le directeur général chargé des finances, Philippe Calavia.

La veille de Noël, le directeur exécutif, Pierre-Henri Gourgeon, avait mis en cause ADP, estimant que les annulations de vols du 23 décembre étaient liées à la perspective d’une pénurie de glycol, liquide utilisé pour les dégivrages d’avions. D’autres patrons de compagnies aériennes ont depuis indiqué à l’AFP faire le même diagnostic.

Interrogé lundi, ADP n’a pas souhaité faire de commentaire. Son patron, Pierre Graff, s’était farouchement défendu la semaine dernière d’avoir failli, affirmant que le glycol n’était “pas la cause” de la pagaille.

La ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet et le secrétaire d’Etat aux Transports Thierry Mariani organisent jeudi une table ronde pour faire la lumière sur les dysfonctionnements qui ont conduit des milliers de passagers à dormir à l’aéroport de Roissy.

Un rapport, demandé au Conseil général de l’Environnement et du Développement durable (CGEDD), devrait être partiellement rendu public à l’issue de cette réunion à laquelle participeront les différents acteurs de l’aérien.

En attendant, Air France-KLM a annoncé lundi que les perturbations provoquées par les intempéries du mois de décembre avaient entraîné une baisse de 1,6% du nombre de passagers transportés en décembre, soit 5,4 millions.

Le nombre de passagers par kilomètre transporté (PKT), référence dans le secteur pour mesurer le trafic passager, a néanmoins augmenté de 2,0%.

“Nous avons perdu 1,5 à 2% de croissance par rapport à ce que nous aurions dû faire et malgré tout, nous avons près de 1% de capacité en plus et 2% de trafic en plus. C’est une satisfaction malgré ce contexte sans précédent”, a commenté M. Calavia.

Le groupe a annulé entre 3.700 et 3.800 vols au mois de décembre en France et ailleurs mais seuls 90 vols étaient des long-courriers. “Tout le reste concernait des vols européens, domestiques dont les recettes au kilomètre sont très fortes. Malgré tout, la recette unitaire reste positive”, s’est-il félicité.

Interrogé sur les perspectives du groupe après cet événement exceptionnel, M. Calavia a souligné que le mois de décembre avait été “particulier”. “Nous n’avons donc pas de raison, à ce stade, de modifier la vision que nous avons de notre activité pour l’ensemble de l’exercice”, a-t-il relevé.

Le 17 novembre, Air France-KLM avait indiqué tabler sur un bénéfice d’exploitation annuel supérieur à 300 millions d’euros – hors événements exceptionnels – contre une perte d’exploitation record de 1,28 milliard d’euros pour l’exercice précédent.