Bruxelles dément toutes discussions sur une aide au Portugal

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érieur de la Banque centrale européenne à Francfort, en Allemagne. (Photo : Daniel Roland)

[10/01/2011 14:57:15] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a démenti lundi la tenue de “discussions” sur une possible aide financière en faveur du Portugal, dont la santé budgétaire inquiète les marchés, mais selon un diplomate plusieurs pays de l’UE font bien pression en ce sens.

“Il n’y a pas de discussion dans ce sens et elles ne sont même pas envisagées à ce stade (…) que ce soit pour le Portugal ou un autre Etat membre”, a déclaré le porte-parole de l’exécutif européen chargé des affaires économiques, Amadeu Altafaj.

Il répondait, lors d’un point de presse, à une question sur le Portugal et la Belgique.

Après la Grèce et l’Irlande, le Portugal est considéré comme le prochain pays susceptible de recourir à l’aide extérieure, en dépit de dénégations répétées du gouvernement et de la mise en place d’un sévère programme d’austérité pour ramener le déficit public de 7,3% en 2010 à 4,6% l’an prochain.

Selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel lundi, les gouvernements allemand et français veulent contraindre le Portugal à demander à son tour une aide financière dans le cadre du plan de sauvetage européen, afin d’éviter une contagion à l’Espagne ou à la Belgique.

Le gouvernement allemand a démenti dimanche ces informations, et la France a indiqué lundi ne les “confirmer en rien”.

Toutefois, un diplomate européen a confirmé à l’AFP que plusieurs pays faisaient bien pression depuis déjà plusieurs semaines sur Lisbonne pour qu’il accepte un soutien de l’Union européenne et du Fonds monétaire international, à l’instar de la Grèce et de l’Irlande l’an dernier.

“Il y a beaucoup de pressions sur le Portugal” pour qu’il fasse appel à l’aide de l’UE et du FMI, a dit à l’AFP ce diplomate.

“Tous les pays européens réclament d’une part du Portugal plus d’économies budgétaires que ce qui est prévu et de nombreux pays veulent que le pays demande une aide financière extérieure”, a-t-il ajouté.

Toutefois, “tous les Etats européens ne sont pas sur la même ligne”. Certains comme l’Espagne freinent car ils se retrouveraient ensuite en première ligne à leur tour face aux marchés financiers si le Portugal cède.

“La difficulté est qu’on ne peut pas en parler ouvertement. Politiquement, c’est sensible. José Socrates (le Premier ministre socialiste) ne veut pas en entendre parler car cela signifierait autoriser le FMI à mettre son nez dans les affaires du Portugal”, explique ce diplomate.

Le sujet pourrait être évoqué lundi après-midi ou mardi matin à Bruxelles lors d’un réunion du Comité économique et financier, un forum composé de directeurs du Trésor des pays de l’UE, chargé de préparer les prochaines rencontres des ministres européens des Finances, les 17 et 18 janvier.

Le Portugal a commencé depuis le début de l’année à retourner sur les marchés pour emprunter et financer son déficit budgétaire. Les taux qui lui sont demandés ont dépassé les 7% sur dix ans, un niveau très élevé et difficilement soutenable sur le long terme.