Hermès/LVMH : les actionnaires minoritaires de l’Adam vont faire appel

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ès de Paris (Photo : Miguel Medina)

[10/01/2011 17:28:54] PARIS (AFP) L’Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam) va comme attendu faire appel de la décision du gendarme de la Bourse en faveur d’Hermès dans la bataille qui l’oppose au géant mondial du luxe LVMH depuis son entrée surprise dans son capital, a-t-elle annoncé lundi.

Jointe par l’AFP, la présidente de l’Adam, Colette Neuville, a déclaré qu’elle déposerait un recours “a priori le 17 janvier”, dernier jour selon elle du délai imparti pour le faire, “afin de nous laisser le plus de temps possible pour préparer le recours”.

La décision de la Cour d’appel de Paris n’est pas attendue avant plusieurs mois.

La famille possède 73,4% du capital d’Hermès mais aucun héritier n’en a individuellement plus de 5%. Or, LVMH, arrivé sans prévenir fin octobre dans le jardin du sellier avec 17,1% des titres, en détenait 20,21% fin décembre.

Pour se protéger des appétits du numéro un mondial du luxe, les héritiers de Thierry Hermès ont décidé début décembre de créer un holding regroupant plus de 50% du capital du groupe.

Or, la législation française oblige tout actionnaire ou groupe d’actionnaires qui franchit le seuil de 33% du capital d’une entreprise à faire une offre publique d’achat (OPA) sur le solde.

La famille Hermès a alors fait une demande de dérogation à l’Autorité des marchés financiers en expliquant qu’il s’agissait d’un simple reclassement des parts au sein d’un groupe familial, ce qu’a contesté l’Adam dès le départ.

Or, l’AMF a jugé la semaine dernière que “les demandeurs à la dérogation font partie d’un groupe familial” et que la création du holding peut s’analyser effectivement “comme une opération de reclassement (…) sans incidence sur le contrôle de la société Hermès”.

“C’est une affaire très importante qui va bien au-delà de la querelle Hermès-LVMH. La vraie question est la valeur de l’information publiée”, affirme la présidente de l’Adam, selon laquelle les héritiers Hermès “ont toujours dit qu’ils ne contrôlaient pas (la société), qu’ils n’agissaient pas de concert”.

Interrogés par l’AFP, la famille Hermès tout comme le groupe LVMH n’ont souhaité commenter l’appel de l’Adam, qui suspend pour l’instant la création du holding.

La demande de dérogation à l’AMF a été déposée par 52 membres de la famille Hermès détenant 62,85% du capital et 71,9% des droits de vote. Parmi eux, 33 sont impliqués dans la vie du groupe.

Une vingtaine d’autres héritiers détenant quelque 10% du capital ne s’y sont pas associés, “ce qui ne veut pas dire qu’ils soient opposés à la constitution du holding”, précise par ailleurs une source proche du dossier.

Les statuts du futur holding qui détiendra 50,2% du capital, selon le document publié par l’AMF, stipulent que les actions ne pourront être transférées qu’entre membres de la famille. Et à condition d’obtenir “une majorité qualifiée de 75%” des associés.