Renault : une société chinoise a alimenté des comptes secrets, selon la presse

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à Sandouville, le 19 novembre 2010 (Photo : Kenzo Tribouillard)

[11/01/2011 07:24:33] PARIS (AFP) Une société chinoise a alimenté les comptes ouverts en Suisse et au Liechtenstein par deux des trois cadres supérieurs de Renault mis en cause dans l’affaire d’espionnage industriel qui ébranle le constructeur, selon les enquêteurs privés recrutés par le groupe pour faire la lumière sur l’histoire et dont le Figaro.fr se fait l’écho lundi soir.

Selon le quotidien, qui ne précise pas ses sources, l’enquête diligentée par Renault a permis de découvrir au Liechtenstein un compte recelant 130.000 euros. 500.000 euros ont été déposés sur un autre compte, ouvert en Suisse.

L’argent proviendrait d’une société basée à Pékin, la China Power Grid Corporation, présentée comme un géant de la distribution électrique.

Pour rendre plus opaque le circuit financier des présumés pots-de-vin, les versements occultes auraient transité via une série d’intermédiaires établis à Shanghai et sur l’île de Malte.

Dans le quotidien Le Monde, le numéro deux de Renault Patrick Pelata avait déjà évoqué ce week-end une “filière organisée internationale”.

Une note de la Direction centrale du renseignement intérieur en date du 7 janvier confirme par ailleurs la plausibilité de la piste chinoise, dans l’affaire qui déstabilise depuis quelques jours le constructeur français.

Pour autant, il ne s’agit que d’un faisceau de soupçons convergents que le contre-espionnage français devra s’attacher à étayer en procédure dès lors qu’il sera officiellement saisi d’une enquête judiciaire, ajoute le quotidien.

Les trois cadres dirigeants ont été mis à pied le 3 janvier avant que la révélation de l’affaire par l’AFP “ne mette le feu aux poudres” et que Renault, qui semblait jusqu’ici vouloir régler l’affaire en interne, “entre en contact avec le contre-espionnage la semaine dernière”, ajoute le quotidien.

Interrogé par Le Figaro, Renault ne souhaitait faire aucun commentaire lundi.

Le groupe automobile a jusqu’ici tenté de minimiser l’impact de l’affaire.

Cependant, une source informée confiait ce lundi au Figaro que “le constructeur automobile n’a pas encore une vision claire de l’ensemble des informations susceptibles d’avoir été transmises par les présumés espions”.

Les trois cadres auront des précisions sur les faits qui leur sont reprochés dès ce mardi. Ils sont tous les trois convoqués à des entretiens préalables à un éventuel licenciement.