é pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi) (Photo : Thomas Coex) |
[11/01/2011 11:16:25] PARIS (AFP) Créée pour enrayer le phénomène du téléchargement illégal, l’Hadopi vise les réseaux peer-to-peer (P2P) mais laisse de côté plusieurs autres moyens d’échange, de plus en plus prisés des internautes qui passent ainsi entre les mailles du filet.
La Haute autorité doit faire mercredi “un point d’étape sur la réponse graduée” qu’elle met en oeuvre mais des tendances sur son impact se dégagent déjà.
Parmi les bénéficiaires de l'”effet Hadopi” figurent les sites de téléchargement direct. Ils permettent de récupérer un film, une musique ou un jeu sur un serveur le plus souvent situé à l’étranger, rendant d’autant plus difficile l’obtention de l’IP du “pirate”.
Cette adresse IP, visible dans le cadre du P2P, sert à identifier un internaute sur la toile et est indispensable pour déclencher la riposte graduée.
Ainsi, l’utilisateur soupçonné de récupérer illégalement du contenu sur internet reçoit un premier mail d’avertissement, puis un deuxième et une lettre recommandée s’il récidive dans les six mois. A la troisième infraction, il risque une amende et une suspension de son abonnement pouvant aller jusqu’à un mois, sans possibilité d’en souscrire un autre, pour “négligence caractérisée”.
Mais le téléchargement direct (ou “direct download”) permet de contourner cet obstacle. Preuve de sa popularité croissante, la fréquentation des sites spécialisés explose depuis plusieurs mois.
Par exemple, le hong-kongais Megaupload.com a vu le nombre de ses visiteurs français passer de 350.000 par mois, en août 2008, à plus de 7,4 millions en novembre 2010, selon des données du cabinet ComScore, qui mesure l’audience sur internet, relayées par le blog technotes du figaro.fr. En un an, la hausse s’élève à 35%.
Le streaming, le visionnage d’un film ou d’un épisode de série ou l’écoute d’un son en continu, ainsi que les newsgroups, des serveurs hébergeant des fichiers, n’entrent pas non plus dans le champ d’action de l’Hadopi.
Le terme “streaming” s’est d’ailleurs hissé au 3e rang dans le classement des requêtes les plus populaires en France en 2010, dans la catégorie “divertissements”, derrière “youtube” et “tv programme”.
Ces techniques partagent un point commun : pour en profiter sans restriction, il est nécessaire de s’abonner auprès du prestataire afin de télécharger plus d’un fichier à la fois ou de regarder plusieurs films à la suite sans avoir à attendre. Aucune étude n’a cependant encore établi combien d’internautes français ont souscrit à la version payante des offres depuis la mise en place de l’Hadopi.
Que pense la Haute autorité de ces nouvelles pratiques des internautes ?
“Pour l’instant, ce qui se dit, c’est qu’il y a une migration. Est-ce qu’on l’a constatée ? Non. Dire qu’il y a une migration ne veut pas dire qu’il y a un effet Hadopi chez le téléchargeur illégal. Cela veut dire en revanche -et cela remonte avant Hadopi- qu’il y a de plus en plus de solutions technologiques pour échanger, accéder à des données”, avait expliqué en décembre dernier le secrétaire général de l’Hadopi, Eric Walter, lors d’une réunion privée à la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), selon des propos rapportés par le site PC INpact.