éen aux Affaires économiques Olli Rehn, le 9 décembre 2010 à Athènes (Photo : Aris Messinis) |
[12/01/2011 12:13:50] BRUXELLES (AFP) L’Europe intensifie ses préparatifs en vue d’augmenter si nécessaire les ressources du Fonds de secours financier en faveur des pays de la zone euro, alors que le Portugal pourrait à son tour y faire appel dans le sillage de la Grèce et de l’Irlande.
“Des discussions sur ces sujets sont actuellement en cours avec les Etats membres” de l’Union européenne et “elles progressent”, a souligné mercredi à Bruxelles le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn.
M. Rehn s’est dit favorable à une augmentation des capacités de prêt du Fonds, mis en place au printemps et doté de garanties de prêts des pays de l’Union monétaire à hauteur de 440 milliards d’euros.
“La capacité effective de prêt de la Facilité européenne de stabilité financière devrait être renforcée et le champ de son activité élargi”, a-t-il déclaré lors d’un colloque.
Il a précisé que cette augmentation de la capacité de prêt valait tant pour le Fonds qui existe actuellement – appelé “Facilité européenne” – que pour le futur mécanisme permanent d’aide aux pays de la zone euro qui prendra le relais mi-2013.
Selon une source diplomatique européenne, la question a été abordée lors d’une réunion de hauts fonctionnaires des ministères des Finances de l’UE lundi et mardi à Bruxelles, préparatoire à une rencontre des ministres les 17 et 18 janvier.
érieur de la Banque centrale européenne à Francfort, en Allemagne. (Photo : Daniel Roland) |
A la suite de la quasi-faillite de la Grèce, les pays de la zone euro ont mis en place au printemps 2010 un Fonds de secours temporaire pour les Etats qui connaîtraient des difficultés. Ce dispositif est complété par des prêts de l’Union européenne et du FMI pour atteindre une force de frappe totale de 750 milliards d’euros.
S’il est doté officiellement de garanties à hauteur de 440 milliards d’euros, le Fonds de la zone euro dispose en réalité d’une capacité de prêts inférieure.
Elle est évaluée à quelque 250 milliards d’euros, car il est nécessaire de garder le reste comme garantie pour les emprunts effectués sur les marchés, afin d’obtenir les taux d’intérêts les moins élevés possibles.
Une des idées à l’étude, selon les quotidiens Wall Street Journal et Die Welt parus mercredi, serait de porter la capacité de prêts effectivement à 440 milliards d’euros, ce qui nécessiterait d’en augmenter le volume total de manière substantielle, et donc les contributions des différents Etats.
Une autre piste, pour élargir la palette d’instruments du Fonds, serait de lui permettre de racheter sur les marchés de la dette publique.
Cela permettrait de soulager la Banque centrale européenne, qui le fait actuellement pour aider les pays en difficultés comme le Portugal, mais arrive à la limite de ce qu’elle peut faire.
“Il y a plusieurs alternatives en discussion actuellement. Mais il est prématuré à ce stade de dire quoi que ce soit de plus spécifique”, s’est contenté de dire M. Rehn.
L’éventualité d’une augmentation du plafond du dispositif de soutien est discutée depuis déjà plusieurs semaines, en raison des craintes de contagion de la crise de la dette à d’autres pays comme le Portugal, l’Espagne, voire la Belgique ou l’Italie.
La Belgique plaide pour que le Fonds dispose à terme de ressources “illimitées” afin de rassurer les marchés. D’autres pays, comme l’Allemagne, sont plus réticents à s’engager dès à présent.
Ces discussions ont été relancées alors que la pression s’est accrue ces derniers jours sur le Portugal, dont les taux d’emprunt sur les marchés évoluent à des niveaux record, pour qu’il fasse appel à son tour à une aide financière internationale.
Dans un test crucial pour sa capacité à se financer sur les marchés, le Portugal a réussi mercredi à placer 1,249 milliard d’euros de dette, obtenant des taux en baisse sur les obligations à long terme – mais qui restent à un niveau élevé – lors d’une émission marquée par une forte demande.
Cette émission obligataire était très attendue.