Un avocat d’Assange accuse la Suède de vouloir le livrer aux Etats-Unis

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à la sortie du tribunal à Londres, le 11 janvier 2011 (Photo : Leon Neal)

[12/01/2011 13:50:12] BERLIN (AFP) Un avocat de Julian Assange accuse la Suède de ne réclamer à la Grande-Bretagne l’extradition du fondateur de WikiLeaks que pour le livrer ensuite aux Etats-Unis, dans une interview publiée mercredi.

“On nous dit que les Suédois se préparent à classer immédiatement l’enquête pour agression sexuelle, dès que les Américains auront formulé leur demande d’extradition”, a déclaré depuis Londres à Die Zeit Mark Stephens, 48 ans.

L’avocat cite des sources à Washington et à Stockholm, selon un communiqué de l’hebdomadaire allemand, diffusé avant la parution jeudi.

La défense de Julian Assange estime qu’il y a un “risque réel” qu’une fois extradé en Suède, le fondateur de WikiLeaks soit envoyé aux Etats-Unis où il pourrait selon elle être interné sur la base de Guantanamo voire condamné à mort.

Les autorités suédoises veulent entendre l’Australien de 39 ans dans le cadre d’une enquête pour agression sexuelle, ouverte après la plainte de deux femmes qui l’accusent de leur avoir imposé des rapports sans préservatif.

Pour Mark Stephens, la Suède cherche à gagner du temps avec cette affaire et ce n’est pas une procédure “honnête”.

C’est pourquoi Julian Assange n’est pas prêt à approuver une extradition vers Stockholm, dont “le terminus serait une prison de haute sécurité aux Etats-Unis”, ajoute l’avocat.

Julian Assange, arrêté le 7 décembre à Londres en vertu d’un mandat d’arrêt émis par la Suède, a été libéré neuf jours plus tard contre le versement d’une caution.

Il se trouve actuellement en résidence surveillée, hébergé par un ami dans un manoir isolé de la campagne anglaise. Il est soumis à un couvre-feu et porte un bracelet électronique.

La justice britannique doit se prononcer les 7 et 8 février sur la demande d’extradition de Stockholm.

La justice fédérale américaine a ouvert une enquête contre le fondateur de WikiLeaks, qui a orchestré de multiples fuites très embarrassantes pour Washington.

Elle ne l’a pas officiellement inculpé, ni donc demandé son extradition.