La publicité vidéo s’invite sur les sites des quotidiens et magazines

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éos du site internet du Parisien

[12/01/2011 18:13:37] PARIS (AFP) Plus rémunératrice que les bannières et les encarts, la publicité vidéo, un clip d’une vingtaine de secondes s’affichant avant ou après un film visionné sur internet, s’invite de plus en plus sur les sites des quotidiens et magazines.

“Il y a chez les annonceurs une demande très forte pour la publicité vidéo en ligne, de plus en plus utilisée en complément d’un campagne sur télévision”, souligne Jérôme Bourgeais, directeur associé chez Capgemini Consulting.

La publicité vidéo en ligne a été multipliée par 2,5 en France l’an dernier, avec un chiffre d’affaires bondissant à 30 millions d’euros, une tendance qui devrait se poursuivre dans les années à venir.

Au niveau mondial, elle devrait représenter 13% des dépenses publicitaires sur internet en 2014, selon l’institut d’études Idate. En France, celles-ci se sont établies à 2,31 milliards d’euros en 2010.

Car l’audience est là. “La consommation de vidéos sur internet explose, y compris sur les sites des titres de presse”, constate Julien Leroy, le fondateur d’Advideum qui assure la régie vidéo de sites comme lemonde.fr, le parisien.fr, lexpress.fr ou lefigaro.fr.

Pour les groupes de presse à la diffusion en baisse, et qui peinent à rendre rentables leurs sites internet, la priorité est de capter une part de ce gâteau… ce qui implique d’étoffer leur propre production de vidéos.

“On a plus de demande de la part des annonceurs que d’offre (…) L’enjeu numéro un aujourd’hui c’est de produire plus”, souligne Patrick Hurel, directeur du digital au sein de la régie Figaro Médias, en pointant toutefois que “ça coûte cher”.

De nombreuses rédactions de magazines et de journaux, comme Le Nouvel Observateur, Libération ou Le Figaro, ont construit ces dernières années des studios d’enregistrement où sont interviewées personnalités politiques, économiques et sportives, ou des groupes de musique invités à interpréter quelques morceaux.

Au Parisien, depuis fin 2007, l’équipe dédiée à faire vivre les sites et éditions numériques pour tablettes et mobiles, soit 19 journalistes, produit chaque jour trois à quatre reportages “maison”.

“On souhaitait produire nos vidéos nous mêmes, mais on n’a absolument pas les moyens de produire autant qu’une chaîne de télévision, il a donc fallu faire des choix”, explique sa directrice des nouveaux médias, Isabelle André, à l’AFP.

Le quotidien populaire met l’accent sur le “terrain”, la “révélation”, la proximité avec le lectorat et essaie de tourner des sujets originaux qui ne sont pas couverts par les médias audiovisuels, poursuit Mme André.

Les annonceurs sont attirés par la “bonne mémorisation” du message publicitaire associé à ce type de films, un spot de 20 secondes maximum, diffusé avant ou après, fait valoir Advideum.

“L’internaute est obligé de voir le spot pour accéder au contenu, s’il veut y échapper, il n’a d’autre choix que de fermer la page ou de revenir en arrière”, explique Adrien Jehanno, directeur commercial “online” du Nouvel Observateur.

Les marques espèrent en outre atteindre par ce biais “des personnes qui ont délaissé la télévision”, souvent des internautes gros consommateurs d’informations, appartenant plutôt aux catégories sociales supérieures, une cible de choix pour les annonceurs, selon M. Leroy.

Tous ces éléments permettent aux éditeurs de vendre une publicité vidéo trois à dix fois plus cher que les autres formats publicitaires sur internet (bannières ou encarts). Mais aujourd’hui, faute de contenus en nombre suffisant, la vidéo ne dépasse pas un pour cent de leurs chiffre d’affaires publicitaire.