ève, le 12 janvier 2011 (Photo : Camille Corbel) |
[13/01/2011 14:22:39] PARIS (AFP) L’activité des ports continuait d’être perturbée jeudi, pour le deuxième jour consécutif, en raison d’un appel à la grève des dockers par la CGT, qui menace de durcir le mouvement pour obtenir la validation officielle d’un accord sur la pénibilité négocié avec le patronat.
Le syndicat, ultra-majoritaire dans le secteur, appelle déjà les grutiers et portiqueurs à 24 heures d’arrêt de travail vendredi et dimanche, ainsi que les dockers de nouveau samedi. Mercredi, l’ensemble des personnels avait été appelé à cesser le travail.
A Marseille jeudi, les terminaux de marchandises étaient encore paralysés, mais pas le transport de passagers ni l’activité pétrole, a indiqué une porte-parole du port.
“Le revirement du gouvernement est inacceptable, intolérable. C’est une remise en cause du dossier de la pénibilité”, estime Daniel Manca, secrétaire général de la CGT des dockers marseillais.
Le secrétariat d’Etat aux Transports fait valoir pour sa part que “les partenaires sociaux ont négocié entre eux en dehors de tout mandat et avant la loi de réforme des retraites”, publiée début novembre. “Il faut respecter le cadre de la loi”, martèle-t-on au cabinet de Thierry Mariani.
Jeudi au Havre, les 2.000 dockers ont cessé le travail, entraînant une paralysie des terminaux à conteneurs qui constituent le principal trafic de ce port. “Nous sommes déterminés à ne pas être floués et à obtenir du gouvernement qu’il tienne ses promesses d’avant le remaniement”, a déclaré à l’AFP Johann Fortier, secrétaire général du syndicat des ouvriers dockers de la place portuaire.
A Rouen en revanche, les dockers n’ont pas suivi le mouvement national mais travaillaient sans effectuer toutefois les heures supplémentaires, selon la direction du grand port maritime.
A Bordeaux, toute la manutention était paralysée, selon la direction de Sea-Invest Bordeaux, l’une des deux entreprises manutentionnaires du port.
D’après Jean-Yves Sanguinet, secrétaire général CGT des personnels du port, “il n’y aura aucune activité pendant cinq jours” et “il y a fort à parier que le niveau de lutte ne va pas fléchir et on va voir comment l’amplifier”.
Enfin à La Rochelle, l’activité de manutention ne fonctionnait pas du tout jeudi en raison de la grève des dockers.
Pascal Zini, secrétaire du syndicat CGT des dockers à La Rochelle-Pallice, a souligné à l’AFP que la revendication des grévistes n’est pas “en l’air”: “on travaille dans des conditions pénibles, l’espérance de vie est limitée dans notre profession”.