Italie : début d’un vote crucial pour la survie de l’usine Fiat de Mirafiori

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à Turin le 13 janvier 2011. (Photo : Giuseppe Cacace)

[13/01/2011 21:33:12] MILAN (Italie) (AFP) Le référendum sur l’accord modifiant les conditions de travail à l’usine historique Mirafiori de Fiat à Turin (nord), vote crucial dont dépend la survie du site, a débuté jeudi soir à 22H00 (21H00GMT).

Le vote des près de 5.500 salariés s’achèvera vendredi vers 17H45 GMT et non 16H00 GMT comme prévu initialement, selon une source syndicale. Le résultat est attendu vendredi vers minuit (23H00 GMT).

“Pour l’emploi, les salaires et les droits, votons oui”, “le courage de dire non” : les partisans du oui et du non distribuent des tracts depuis plusieurs jours à Mirafiori dans une atmosphère tendue.

Si le oui l’emporte, Fiat investira plus d’un milliard d’euros avec son partenaire américain Chrysler pour produire jusqu’à 280.000 Jeep et Alfa Romeo par an.

En cas de non, l’investissement ne se fera pas et sans nouveaux modèles, le coeur industriel de Fiat ira vers une fermeture assurée.

Possibilité de faire tourner l’usine 24h/24 et jusqu’à six jours par semaine, réduction des pauses, triplement du nombre maximum d’heures supplémentaires à 120 par an : cet accord modifie en profondeur les conditions de travail.

A l’exception de la Fiom, branche métallurgie de la CGIL, premier syndicat du pays, qui dénonce un “chantage”, tous les syndicats l’ont signé le 23 décembre.

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à Turin le 13 janvier 2011 (Photo : Giuseppe Cacace)

Reposant sur le modèle de l’accord de juin à Pomigliano (sud), il prévoit la réembauche des salariés de Mirafiori par une coentreprise Fiat-Chrysler avec un contrat spécifique. Ils ne dépendront donc plus de la convention collective de la métallurgie, ce qui est un tournant en Italie.

Des sanctions sont prévues en cas d’absentéisme “anormal” ou de grève contre l’accord. Point très controversé, la Fiom, qui a refusé de signer, ne pourra plus avoir de délégués dans l’usine.

Mais les salaires augmenteront jusqu’à 3.700 euros bruts par an grâce au travail de nuit et aux heures supplémentaires, font valoir les syndicats signataires.

Cet accord, qui divise le pays, illustre la volonté du patron de Fiat, Sergio Marchionne, de réformer en profondeur les accords sociaux en Italie qui entravent la productivité, selon lui.

Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi lui a apporté son soutien en jugeant que les entreprises “auraient de bonnes raisons d’aller dans d’autres pays” en cas de non, provoquant l’ire de la CGIL et de l’opposition de gauche.