éclaration de surendettement (Photo : Fred Dufour) |
[14/01/2011 15:08:53] STRASBOURG (AFP) La Fédération française des associations Crésus (aide aux ménages surendettés) a réclamé vendredi à Strasbourg une mise en place rapide du registre national des crédits aux particuliers.
“Il faut enfin mettre en route ce registre national du crédit” a plaidé lors d’une conférence de presse Jean-Louis Kiehl, le président de cette fédération qui compte 117 points d’accueil en France.
Il a attribué aux “inquiétudes de deux grandes banques qui ont plus de 60% du marché du crédit” la lenteur de la mise en place de cet outil, destiné à enrayer la spirale des crédits-revolving et du surendettement.
“Elles craignent la concurrence qui est pourtant saine car elle ferait baisser les taux, mais ils sont aussi inquiets de devoir engager leur responsabilité à propos du nombre de crédits”, a-t-il ajouté.
Evoquant le suicide, en début de semaine, d’un sexagénaire surendetté des environs d’Amiens après avoir tué sa mère, sa femme et sa fille, il a estimé qu'”on aurait pu stopper sa spirale d’endettemment plus tôt”.
“Le surendettement est en progression régulière malgré de nombreuses lois sur le crédit et il génère un coût économique et social dangereux” a averti M. Kiehl selon qui “une concentration des encours peut générer une bulle dangereuse”.
En 2010, 219.OOO dossiers de surendettement ont été déposés en France contre 216.300 un an auparavant et une moyenne annuelle de 185.000 sur les cinq années précédentes, selon Crésus.
Egalement appelé Fichier national des crédits ou “Fichier positif”, le registre national des crédits existe déjà dans plusieurs pays comme l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la Belgique.
Il devrait contenir toutes les données, négatives ou positives, de personnes ayant déjà bénéficié d’un prêt, alors que la Banque de France ne répertorie actuellement que les incidents de paiement et les interdictions bancaires.
La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a refusé en avril 2010 la création de ce fichier et proposé la mise en place “dans un délai de 12 mois” d’une “instance de préfiguration” devant laquelle M. Kiehl s’est exprimé le mois dernier.