éunion sur les bonus, en août 2009 (Photo : Gerard Cerles) |
[14/01/2011 17:33:15] PARIS (AFP) Les bonus versés par les banques françaises se sont élevés à près de trois milliards d’euros en 2010, mais les nouvelles règles décidées après la crise financière mondiale ont permis de les réduire de 800 millions d’euros, selon un rapport officiel publié vendredi.
Selon ce rapport de l’ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Michel Camdessus, nommé en septembre 2009 “contrôleur des rémunérations des opérateurs de marché” par le gouvernement, l’enveloppe totale des bonus distribués en 2010 au titre de l’année 2009 “s’établit à près de 3 milliards d’euros”.
C’est davantage que l’année précédente, “marquée par de très mauvais résultats pour les banques”, mais en “diminution sensible par rapport à l’avant-crise”, relève le contrôleur des bonus dans ce rapport remis à la ministre de l’Economie Christine Lagarde.
“Le rapport estime qu’en l’absence des nouvelles règles et de l’action du contrôleur des bonus, l’enveloppe totale des bonus aurait été supérieure de 800 millions d’euros”, la diminution constatée atteignant donc “plus de 20%”, ajoute-t-il.
Michel Camdessus prévient toutefois que “des progrès demeurent possibles et que le retour aux pratiques antérieures demeure un risque”.
Dans un communiqué, Christine Lagarde affirme donc attendre “des banques qu’elles poursuivent leurs efforts de modération en 2011”.
Selon le rapport, “les banques françaises figurent (…) parmi celles qui se sont le mieux conformées aux règles du G20”.
Le contrôleur plaide pour une application “plus homogène” au “niveau international” des nouvelles normes.
Il s’agit là d’une “condition préalable à un renforcement plus significatif des règles relatives à l’encadrement des rémunérations”, ajoute-t-il.
La ministre de l’Economie, au nom de la présidence française du G20, reprend cette analyse à son compte, estimant que le groupe des principaux pays riches et émergents “doit définitivement tourner le dos aux pratiques antérieures en matière de bonus”.
Les banques françaises se sont engagées fin 2009, sous la pression du gouvernement, à encadrer les rémunérations variables des traders. Ces engagements ont ensuite fait l’objet d’un arrêté transposant une directive européenne.
Concrètement, les nouvelles règles prévoient le versement d’au moins 40% des bonus, et jusqu’à au moins 60% pour les plus hautes rémunérations, de manière différée sur une durée minimale de trois ans. Elles prévoient également le versement de 50% de la rémunération variable sous forme d’actions ou d’instruments équivalents.