C’est désormais Mohamed Ghannouchi qui assure l’intérim de la présidence tunisienne, après le départ forcé de l’ancien locataire du Palais de Carthage, M. Ben Ali qui serait parti soit en Libye ou Malte, voire la France. Dans un discours qu’il a prononcé il y a quelques minutes, le nouveau président de la République a indiqué qu’il respectera les promesses de changements profonds, mais également la société civile, ainsi que les différentes composantes politiques. Il a promis de lancer de profondes réformes.
Rappelons que l’aéroport Tunis-Carthage avait été occupé par l’armée cet après-midi, et selon un témoin oculaire, un vol retour Tunis-Lyon du 14/01, initialement prévu à 15h a été avancé à 13h. Embarqué à 14h30, l’avion n’a pas décollé, le commandant de bord ayant été «victime d’un malaise», les passagers ont dû être débarqués. A 15h45 au moins 4 hélicoptères ont survolé l’aéroport et des forces de police se sont déployées sur le tarmac et dans les terminaux. A 16h, deux policiers armés de mitraillettes et cagoulés confinaient les passagers dans la porte d’embarquement 48, n’hésitant pas à pointer leurs armes sur des passagers récalcitrants.
L’aéroport s’est vidé de ses employés. Les boutiques ont été fermées, les contrôleurs aériens auraient quitté leur poste. Des Tunisiens à l’étranger nous ont déclaré leur incapacité à rejoindre leurs destinations suite à l’annulation de vols. D’autres informations vous parviendront au fur et à mesure.
Mais d’ores et déjà, une question se pose : combien de temps va durer l’état de grâce du nouveau président de la République?
