Le CAC 40 veut rattraper son retard malgré les difficultés de la zone euro

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ébergeait la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[15/01/2011 15:26:56] PARIS (AFP) Soulagé par l’évolution de la situation dans la zone euro, le CAC 40 s’est rapproché cette semaine des 4.000 points, un seuil qu’il pourrait bientôt franchir si le secteur bancaire conserve la forme et si la saison des résultats d’entreprises est à la hauteur des espérances.

Sur la semaine, l’indice vedette parisien a bondi de 3,04% pour terminer vendredi à 3.983,28 points. Il est ainsi revenu à ses niveaux d’avril 2010.

Le marché parisien a vu cette semaine le secteur financier retrouver les faveurs des investisseurs, tandis que les grands gagnants de l’année écoulée, comme le géant du luxe LVMH, ont été boudés, a estimé Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia Asset Management.

Les valeurs bancaires ont rebondi en quelques séances, grâce au bon déroulement des émissions obligataires du Portugal et de l’Espagne, des pays à risque au sein de la zone euro, qui sont parvenus à placer de la dette sur le marché.

“Le marché a salué ces placements mais se réveille avec la +gueule de bois+ car les taux exigés pour ces opérations ne sont pas tenables” et restent trop élevés, a rappelé Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.

Pour les observateurs, le Portugal n’a toujours pas d’autre choix que de faire appel prochainement au fonds de soutien européen. Dans ce cas, “la question du prochain (pays) sur la liste sera sur toutes les lèvres”, selon les stratégistes de BNP Paribas.

Profitant du répit obtenu après ces opérations, les marchés ont poussé les autorités européennes à trouver de nouvelles solutions avant le sommet européen qui se tiendra le 4 février à Bruxelles.

Parmi les hypothèses évoquées: l’éventuel rachat de titres de dette souveraine par le mécanisme de soutien de la zone euro et, surtout, l’augmentation de la taille de ce fonds de soutien aux pays fragiles.

Les anticipations et les discussions sur le renflouement de ce mécanisme ont d’ailleurs contribué à la bonne tenue des marchés cette semaine.

Dans ce contexte, la réunion des ministres des Finances de la zone euro en début de semaine devrait être surveillée par les investisseurs, qui attendent de nouvelles pistes pour sortir la zone euro de l’impasse. Les analystes ne s’attendent pas à des annonces formelles, mais plutôt des avancées politiques.

Le marché aura également les yeux rivés sur l’Espagne, qui doit lever jeudi entre 3 et 4 milliards d’euros sur des échéances long terme.

La réussite de cette adjudication pourrait favoriser la poursuite du rebond des titres bancaires et donc du marché parisien, affirment les analystes.

Mais ces opérations risquent de devenir un non-événement, relativise M. Pichard, sachant que la demande risque d’être toujours au rendez-vous grâce aux “souscripteurs habituels” et au soutien de la Chine et du Japon, prêts à acheter la dette souveraine en zone euro.

A l’approche des 4.000 points, des prises de bénéfices ne sont pas à exclure, d’autant plus que les investisseurs mettent la barre haut pour les résultats d’entreprises dont la saison vient de démarrer.

Pour le directeur de Barclays Bourse, il faudrait des résultats aussi solides que ceux du fabricant de composants Intel et de la banque JPMorgan Chase cette semaine pour soutenir le marché boursier.

Sur le plan macroéconomique, plusieurs indicateurs d’activité sont attendus aux Etats-Unis. En Allemagne, les baromètres des milieux financiers, Zew (mardi) et Ifo (vendredi) devraient confirmer l’expansion de l’économie outre-Rhin.

Euronext (CAC 40)