La Banque centrale européenne relèvera ses taux s’il le faut

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ésident de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, le 13 janvier 2011 à Francfort (Photo : Frank Rumpenhorst)

[16/01/2011 22:41:27] PARIS (AFP) Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a assuré dimanche que son institution n’hésiterait pas à relever ses taux s’il le fallait, même dans une situation de croissance molle, car il y allait de la crédibilité de la politique monétaire européenne.

“Nous sommes dans des économies de marché. Les taux d’intérêts de marché intègrent les niveaux d’inflation anticipés dans le futur car les épargnants n’ont pas envie d’être remboursés en monnaie de singe”, a fait valoir M. Trichet, invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

“Si nous assurons la stabilité des prix et si nous sommes crédibles, nous aurons des taux d’intérêts moins élevés”, a relevé M. Trichet. “Personne n’imagine que c’est en ayant plus d’inflation qu’on aura plus d’emplois durables”, a-t-il encore argumenté.

La BCE a replacé l’inflation au centre de ses préoccupations depuis que la hausse des prix en zone euro a franchi la barre des 2% par an, qui sert d’objectif de moyen terme à la banque centrale.

“Nous restons extrêmement alertes pour prendre toutes les décisions qu’il faut prendre. Nous avons le sentiment d’avoir fait ce qui nous avait été demandé (…) en donnant à un continent entier une stabilité des prix qui est meilleure que celle des 50 années précédentes”, a-t-il noté.

M. Trichet a par ailleurs minimisé les divergences existant entre la situation économique de l’Allemagne et celle du reste de la zone euro, en soulignant que le dynamisme allemand actuel n’était qu’un “rééquilibrage” après des années pendant lesquelles ce pays était “l’homme malade de l’Europe”.

Il a appelé l’ensemble des pays de la zone euro, et donc la France, à mener des réformes de fonds pour améliorer leur compétitivité.

“La France se distingue car elle est très réticente à l’ouverture la plus large possible à la concurrence dans le domaine des services”, a-t-il notamment noté. Il a également appelé à plus de souplesse sur le marché du travail.

Sur les 35 heures, il a estimé qu’une “plus grande flexibilité dans ce domaine est évidement nécessaire”. Avant de plaisanter, en référence au débat agitant le monde politique français: “Je ne me prononce pas sur le fait qu’elle ait été atteinte ou pas”.

Quand au fonds destiné à secourir les pays de la zone euro en difficulté, M. Trichet a réitéré que ce fonds devait “être amélioré, en quantité et en qualité”. Sur ce dernier point, il a précisé que ce fonds devrait être “aussi flexible que possible dans ses interventions”.