çois Baroin le 17 janvier 2011 lors de ses voeux à la presse (Photo : Eric Piermont) |
[17/01/2011 13:50:15] PARIS (AFP) Le porte-parole du gouvernement François Baroin a affirmé lundi que Paris se tenait “à la disposition des autorités constitutionnelles tunisiennes” pour examiner le sort des biens immobiliers en France du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali et de son entourage.
“Nous nous tenons à la disposition des autorités constitutionnelles tunisiennes pour voir, autant que de besoin, ce qu’elles souhaitent, s’agissant des avoirs immobiliers de Ben Ali ou de son entourage”, a déclaré M. Baroin, présentant ses voeux à la presse à Bercy.
Dans un premier temps, a rappelé le porte-parole du gouvernement et ministre du Budget, la France s’est placée sur un terrain administratif, saisissant Tracfin pour empêcher la fuite des avoirs financiers détenus par l’ex-président tunisien et ses proches.
Tracfin, la cellule française de lutte anti-blanchiment, relève principalement du ministère des Finances. Elle a déjà émis dimanche une “information” aux “professionnels” de la banque et de la finance “au regard des événements récemment survenus en Tunisie”.
Dans ce texte publié sur le site du ministère des Finances, “l?ensemble des professionnels (…) sont invités à appliquer avec une particulière attention les mesures de vigilance complémentaires” et de lui signaler “sans délai” les opérations telles que “retraits substantiels en espèces, achat de métaux précieux, envois de fonds vers l?étranger, etc.”
“Tracfin, saisi, a commencé ce travail ce matin et a lancé dès hier un message d’alerte à tous les établissements financiers”, a souligné le ministre du Budget.
Selon lui, la France “dispose d’un cadre réglementaire et juridique suffisamment important pour les 48 heures qui viennent afin de permettre à Tracfin de bloquer administrativement les mouvements de flux (et d’empêcher), en gros, une évasion” des avoirs de Ben Ali.
Quant au volet immobilier, a pouruivi M. Baroin, il ferait ensuite l’objet d’une “procédure judiciaire” qui complètera cette première phase administrative. C’est “aussi la raison pour laquelle nous disons que nous sommes à la disposition des autorités constitutionnelles tunisiennes pour savoir ce qu’elles souhaitent”, a-t-il expliqué.
Selon lui, le montant des avoirs de Ben Ali et de son entourage en France est encore inconnu même si les informations “commencent à remonter”.
“L’évaluation sera faite par Tracfin et la Direction générale du Trésor sur la base des mouvements financiers que l’on peut qualifier de suspects ou de douteux”, a-t-il précisé.